Macron, la gauche, les syndicats... Ce qu'ils vont faire après la validation de la retraite à 64 ans

Macron, la gauche, les syndicats... Ce qu'ils vont faire après la validation de la retraite à 64 ans

Après la décision du Conseil constitutionnel qui valide le recul de l'âge de départ à 64 ans, la macronie veut accélérer. Mais les syndicats et la gauche sont bien décidés à continuer la bataille contre la réforme.

Macron veut promulguer la loi dès ce week-end

Emmanuel Macron veut aller très vite sur la suite pour tenter de mettre fin à la contestation, après plus de 3 mois de mobilisation contre la réforme des retraites. Si la Constitution exige qu'une fois validée par les Sages la loi soit promulguée dans les 2 semaines, l'Élysée compte bien le faire dès samedi ou dimanche, d'après des informations de BFMTV.

"Tenir le cap, c'est ma devise", a glissé le chef de l'État vendredi matin en inspectant le chantier de Notre-Dame pour montrer sa volonté d'avancer.

Le président, qui rencontrera à l'Élysée les cadres de la majorité ce lundi, devrait également prendre prochainement la parole. Le format, qui pourrait être une allocution, une interview à la presse ou une lettre aux Français, n'a pas encore été défini.

Les syndicats vont continuer à exiger le retrait

Preuve que le président compte bien tourner les pages: une proposition de rendez-vous dans un "esprit de concorde" a été lancée pour mardi aux syndicats. Problème: cette rencontre semble très peu probable.

Les centrales ont fait savoir lors de la 12ème journée de mobilisation qu'elles comptaient bien continuer "le combat". Des mobilisations sont d'ailleurs prévues dans des dizaines de villes en France ce vendredi.

L'intersyndicale, qui se réunira lundi, ne va "pas exploser", a déjà promis Sophie Binet, la nouvelle numéro 1 de la CGT. Les syndicats répondront "ensemble par une réaction unanime", a-t-elle ajouté. Ils ont déjà indiqué vouloir saisir le Conseil d'État une fois les décrets d'application de la loi publiées. La manœuvre avait fonctionné avec la réforme de l'assurance chômage, suspendue par cette institution.

Mais les centrales pourraient bien à terme se diviser sur leur approche à donner à la suite du mouvement. Si la CGT pourrait adopter vouloir continuer à s'opposer à la retraite à 64 ans, la CFDT pourrait renoncer si elle n'obtenait pas gain de cause devant le Conseil d'État

La gauche compte sur une nouvelle demande de référendum

Si la demande de référendum d'initiative partagée (RIP) déposée par les parlementaires de la Nupes, a été invalidée par le Conseil constitutionnel ce vendredi soir, la gauche ne se dit pas vaincue pour autant. Elle veut toujours soumettre au vote des Français une proposition de loi qui prévoit que l'âge de départ à la retraite ne puisse pas dépasser les 62 ans.

Une deuxième demande de RIP, mieux rédigée, a été déposée par la gauche sénatoriale ce jeudi après-midi. Les Sages statuera sur sa validité le 3 mai prochain.

En cas de feu vert du Conseil constitutionnel, la gauche se mettra en chasse de la signature d'un "dixième des électeurs", soit 4,87 millions de personnes dans un délai de 9 mois.

Une éventuelle validation du RIP ne gèle pas la loi

Si le seuil de 4,8 millions est atteint, l'Assemblée nationale et le Sénat auront six mois pour examiner la proposition de loi et décider de l'adopter ou de la rejeter.

En l'absence de vote des parlementaires - très peu probable -, le président de la République devra alors convoquer un référendum. Pendant ce temps, "le RIP ne gèle pas l'application de la loi", rappelle le constitutionnaliste Paul Cassia auprès de BFMTV.com.

Très concrètement, Emmanuel Macron pourrait donc bien promulguer la réforme des retraites et la faire appliquer "à l'été" tandis que la collecte des signatures serait en cours.

Article original publié sur BFMTV.com