Emmanuel Macron à Alger pour écrire une nouvelle page d’histoire ?

Algériens et Français écriront-ils une nouvelle page d’histoire à partir de jeudi prochain [25 août] ? Bien malin celui qui répondra à cette question ! L’équation algéro-française compte tellement de variables et d’inconnues que même un algorithme ne saurait en prévoir l’évolution, ne serait-ce qu’à court terme.

De Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, il a été enregistré tellement de poussées d’enthousiasme, par la suite déçues, que l’on se réserve automatiquement le droit au doute.

Le poids de l’histoire

Avant Macron, l’Algérie a reçu le très optimiste Jacques Chirac, qui a fait évoluer le dossier mémoriel, avant d’être retenu par les ultras de l’Algérie française, qui lui ont barré le chemin avec leur loi sur les bienfaits de la colonisation [en 2005, le Parlement français adopte une loi “portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés”. L’article 4 évoque le “rôle positif de la colonisation” et déclenche la colère d’Alger].

Son successeur, Nicolas Sarkozy, enfonce le clou et installe les relations entre les deux pays dans une zone grisâtre où personne ne comprend ce que l’autre veut. Il faut dire que l’intransigeance d’Alger empêche les responsables français de “s’amuser” avec l’histoire, de sorte que le discours d’Alger sur la mémoire s’impose comme un passage obligé qui met mal à l’aise les hommes politiques de l’Hexagone qui s’alimentent dans les râteliers de l’extrême droite.

Le président Hollande, qui s’est essayé à l’exercice de la franchise avec son homologue algérien sur des sujets importants, à l’image des massacres du 8 mai 1945 [les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata ont suivi les manifestations nationalistes du 8 mai 1945 dans le département de Constantine] et de ceux du 17 octobre 1961 [répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation d’Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN], s’est heurté au mur révisionniste de son propre camp qui ne l’a pas suivi, le poussant aux “petites phrases” qui en disaient déjà long sur son renoncement à aller jusqu’au bout de la logique mémorielle.

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