Elliott Erwitt, cet immense photographe qui avait l’art de faire rire

“Elliott Erwitt, le photographe des hommes politiques américains, des chiens et de la pop culture, est mort à 95 ans”, titre, sur son site Internet, la chaîne de télévision CNN. Le site Art News, quant à lui, salue un “photographe qui portait un regard mordant sur les stars et les chiens”.

Étranges résumés d’une carrière qui se sera étalée sur sept décennies, mais qui rappellent en creux la force de certains clichés pris par le Franco-Américain. Certains d’entre eux, notamment ses portraits de chiens, sont entrés dans la culture populaire, reconnaissables au premier coup d’œil et déclinés en moult cartes postales et posters.

New York, États-Unis. 1974.. © Elliott Erwitt / Magnum Photos
New York, États-Unis. 1974.. © Elliott Erwitt / Magnum Photos

De la mode à la politique

“La popularité de ses instantanés canins nous ferait presque oublier la grande diversité de son travail, rappelle The New York Times. Il ne s’est jamais spécialisé dans un domaine et a toujours travaillé en free-lance. S’il était membre – et même président une année – de l’agence Magnum, ce collectif très respecté de photographes indépendant, c’était à l’invitation de son cofondateur, Robert Capa, en 1953. Erwitt acceptait toutes sortes d’engagements, et passait allégrement de la mode à la politique.”

Né en 1928 à Paris, Elliott Erwitt avait émigré en 1938 aux États-Unis avec ses parents, des Juifs russes. Sa mort, survenue le 30 novembre, fait singulièrement couler peu d’encre dans son pays d’adoption. Mais les rares articles publiés soulignent tous la singularité de l’œil de ce photographe, qui aura sans cesse jonglé entre photojournalisme et travaux commerciaux – et aura toujours manifesté une certaine prédilection pour le noir et blanc, même à l’ère du numérique.

Humour, tendresse et espièglerie

Selon The Washington Post, Erwitt maîtrisait à la perfection ce que son mentor, Henri Cartier-Bresson, appelait ‘l’instant décisif’, cette facilité à appuyer sur le déclencheur au bon moment pour saisir le caractère extraordinaire d’une situation ordinaire et la transformer en une œuvre d’art puissante.” “Avec ses prises de vues d’un noir et blanc sublime, Erwitt fait partie de ceux qui ont défini les contours de la photographie documentaire de l’après-guerre”, ajoute Art News. Le Franco-Américain a aussi photographié les grands drames de l’histoire et quantité de célébrités (Humphrey Bogart, Jack Kerouac, Marilyn Monroe, Che Guevara) pour de grands magazines américains de l’après-guerre, comme Life ou Look.

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