Les Ehpad contrôlés après le scandale Orpea, la justice saisie trois fois

Olivier Véran avait pourtant affirmé début mars que le rapport d'enquête sur le groupe Orpea serait rendu public,
Chesnot via Getty Images Olivier Véran avait pourtant affirmé début mars que le rapport d'enquête sur le groupe Orpea serait rendu public, "à l’exception de ce qui est couvert par le secret des affaires”.

SANTÉ - Le scandale Orpea a été un électrochoc. Suite à la tourmente suscitée par l’enquête dévoilant la maltraitance de nos aînés dans les Ehpad, 600 établissements ont déjà été contrôlés. Ces inspections ont conduit à trois saisines de la justice, a indiqué ce mardi 25 octobre devant l’Assemblée nationale le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe.

À ce jour, ce sont « près de 600 établissements qui ont été contrôlés. Ces contrôles ont donné lieu à plus de 1 000 recommandations, 642 prescriptions, 193 injonctions et trois saisines du procureur. C’est déjà un résultat extrêmement important », a souligné le ministre lors de l’examen du projet de budget 2023 de la Sécurité sociale (PLFSS).

10 % des Ehpad feront l’objet d’inspections approfondies

En mars dernier, le gouvernement avait annoncé que les 7 500 maisons de retraite médicalisées - publiques, associatives ou privées à but lucratif - seraient toutes contrôlées d’ici deux ans. L’exécutif avait aussi insisté sur le fait qu’elles seraient dorénavant contraintes à davantage de transparence quant à leurs prestations et leur utilisation des fonds publics.

Avant cette mission, les établissements étaient contrôlés « tous les 20 à 30 ans », a relevé le ministre des Solidarités. « Plus de 500 agents sont mobilisés » actuellement : « cela commence par un contrôle simple, sur pièce » puis si nécessaire une « enquête complémentaire sur place » est effectuée, avant une possible « inspection contrôle classique », a-t-il détaillé. « Environ 10 % des Ehpad feront l’objet de ces inspections contrôles approfondies, permettant de mettre fin à certaines pratiques dans les établissements », a encore indiqué Jean-Christophe Combe.

Cette hausse de la vigilance fait suite à la publication du livre enquête Les Fossoyeurs, où le journaliste Victor Castanet accusait le groupe privé Orpea d’avoir mis en place un « système » pour optimiser ses bénéfices au détriment du bien-être des résidents et employés.

Plus de transparence dans les établissements

Le gouvernement a déjà fait adopter sans vote la partie « recettes » du PLFSS, en activant l’article 49.3 de la Constitution. Lors de la poursuite du débat sur le reste du texte, les députés ont examiné mardi des mesures prévues dans ce budget pour améliorer la transparence et la régulation financière des établissements et services médico-sociaux.

Les députés les ont renforcées, en prévoyant notamment de doubler, de 500 à 1 000 euros, le montant de l’astreinte journalière applicable en cas de non-respect des injonctions des autorités de contrôle. Et ils ont quintuplé, de 1 à 5% maximum du chiffre d’affaires, les sanctions financières pour non-respect de la loi régissant ces établissements.

L’Assemblée a également voté, contre l’avis du gouvernement, des amendements demandant des rapports à l’exécutif. L’un demande des propositions pour protéger « les petits épargnants » investissant dans des chambres en Ehpad et qui peuvent se retrouver « spoliés » par certaines pratiques. Un autre réclame un rapport sur le nombre d’Ehpad publics se trouvant en situation de déficit ou en cessation de paiement.

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