Egypte antique : les rois de la guerre

« Ils se mirent à fuir à corps perdu, le visage terrifié, après avoir abandonné leurs attelages…» Au mois de février de l’an 23 de son règne, juché sur son char en électrum, alliage d’or et d’argent, Thoutmosis III, le glorieux aïeul de Toutankhamon, dirige une armée de 10 000 hommes. A Megiddo (dans l’actuel Etat d’Israël), il écrase la coalition syro-cananénne qui s’est rebellée. Comme le vante un scribe qui accompagne l’expédition, le butin est assez conséquent : « 340 prisonniers, 2 041 juments, 191 poulains […], 892 chars, 200 armures, 502 arcs, 2 000 grandes chèvres, 1 929 bovins et 20 500 moutons… » Cette victoire est de celles qui ont forgé dans nos esprits l’image d’un pharaon guerrier.

« Tous les rois d’Egypte, depuis Narmer, relève l’égyptologue Dimitri Laboury, se sont fait représenter armés d’une massue ou d’une épée, en train d’empoigner des captifs par les cheveux, ou lançant leur char dans la mêlée, comme Toutankhamon. Mais ces représentations constituent un “roman royal” ! », prévient le directeur de recherche à l’université de Liège, en Belgique. Ces clichés relaient d’abord une idéologie : « Ce sont des messages qui mettent le monde divin en communication avec les hommes », abonde l’auteur de Akhenaton (Pygmalion, 2010).

Ces scènes de batailles mêlent réalité et symboles. Ainsi, Toutankhamon est souvent représenté juché sur un char en train de décocher des flèches. Or, on doute qu’il ait jamais assisté au moindre combat… Selon Dimitri Laboury, ces outils de propagande (...)

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