EELV: le parti lance son nouveau mouvement "Les Écologistes"

Le parti s'apprête à présenter les contours de son nouveau mouvement samedi à Pantin, pour rassembler au-delà de ses adhérents mais également acter sa refonte.

Pour rassembler au-delà de ses adhérents, Europe Écologie-Les Verts (EELV) lance ce samedi 14 octobre son nouveau mouvement "Les Écologistes", destiné à terme à remplacer l'actuel parti et à fédérer "un million" de sympathisants d'ici 2027.

1.300 personnes - dont quelques grandes figures de l'écologie comme l'ancien député Noël Mamère - sont ainsi attendues à Pantin (Seine-Saint-Denis) pour l'événement de lancement, maintenu malgré l'émoi au lendemain de l'attaque au couteau dans un lycée à Arras.

"EELV s'ouvre et devient 'Les Écologistes'", a résumé Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti Europe Écologie-Les Verts.

Tandis que parmi les partenaires de la Nupes, le PS et le PCF réfléchissent à leur avenir, EELV n'entend pas sortir de l'alliance. Au contraire, il compte se servir de son nouveau mouvement pour avoir "un mode de fonctionnement qui redonne la place à toutes les pluralités au sein de cette coalition", selon la cheffe des députées écologistes Cyrielle Chatelain.

"Tout va changer, sauf nos valeurs"

Quelques mois après son élection à la tête du parti, Marine Tondelier avait lancé, en février dernier, les États généraux de l'écologie, pour rassembler "le peuple de l'écologie" et poser les bases d'un "grand mouvement de l'écologie politique".

Par une enquête en ligne, des réunions locales de groupe et l'ouverture de cahier de doléances, l'objectif était alors de mieux saisir les attentes des citoyens conscients des enjeux liés au climat.

À l'époque, la secrétaire nationale du parti évoquait alors "un échec collectif en 2022 à apporter le changement dont la société a besoin". Le candidat d'EELV à la présidentielle, Yannick Jadot, ayant réalisé un score décevant de 4,6% au premier tour.

"On s'est questionné sur ce qui n'a pas marché, pourquoi on n'a pas réussi à convaincre. Et on a tiré des réponses, notamment sur le fait qu'on devait avoir beaucoup plus d'ouverture, être plus agile, extrêmement clair sur notre ligne", relève Cyrielle Chatelain.

"Tout va changer, sauf nos valeurs", insiste Marine Tondelier. "On va changer la manière de s'engager, permettre un engagement à la carte", entre ceux qui voudront adhérer et donc cotiser au parti, et ceux qui voudront participer simplement à certains événements ou à des formations.

La feuille de route du nouveau mouvement sera présentée samedi, basée sur une large consultation réalisée de février à avril, à laquelle ont répondu près de 30.000 personnes (dont 75% non adhérents), a précisé Léonore Moncond'huy, maire écologiste de Poitiers.

Jusqu'à vendredi, le document final était soumis au vote des adhérents et des sympathisants. Il prévoit notamment d'avoir "un discours plus audible et plus crédible", mais aussi "plus positif" et "moins clivant", poursuit l'édile, alors que les Verts souffrent des critiques liées à son côté élitiste.

Le mouvement a également pour objectif de travailler "en coopération renforcée avec la société civile", (associations, syndicats, activistes), et de mieux accueillir et former les nouveaux venus. Concrètement, l'idée est de concerner le plus de personnes possibles.

À commencer par les jeunes et les personnes vivant dans des zones rurales. "Ce n’est qu’à cette condition que nous serons un mouvement réellement inclusif, dans lequel une diversité de Français pourra se reconnaître et potentiellement se dire 'ce mouvement, c’est aussi le mien'", estime Léonore Moncond’huy pour Reporterre.

Le nom EELV doit perdurer jusqu'aux Européennes

Mais EELV ne disparaîtra pas pour autant samedi. Le nom perdurera de manière transitoire jusqu'aux élections européennes, dont le scrutin est prévu le 9 juin 2024.

En parallèle de la présentation à Pantin, le parti doit se réunir en conseil fédéral ce samedi et ce dimanche pour aborder la façon dont il souhaite réformer ses statuts d'ici au mois de février prochain.

Car le contour du mouvement reste pour l'instant flou, ce qui ne manque pas de faire grincer des dents en interne, comme révélé par Le Figaro. "Une réforme statutaire ça prend du temps si on veut la faire bien et que les gens y adhèrent", insiste Marine Tondelier.

Quant au futur nom, "Les Écologistes", elle assure qu'il n'y a pas de problème de droit, contrairement à ce qu'affirme Antoine Duarte, le président d'un mouvement citoyen du même nom. Selon elle, "c'est un nom commun, il n'y pas de problème de propriété".

Article original publié sur BFMTV.com

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