EDITORIAL. Police scientifique : quand les sciences forensiques font irruption dans l'affaire du "petit Emile"

L'éditorial de Dominique Leglu est extrait du numéro 927 de Sciences et Avenir - La Recherche, qui fait sa couverture sur 'la première seconde de l'Univers".

Recherche de la vérité et incertitudes. Tel est le quotidien des scientifiques. Mais il devient particulièrement crucial quand il s'agit de police scientifique.

Ces dernières semaines l'ont rappelé avec l'affaire du "petit Émile" en une des médias. Chacun sait que l'enquête sur l'enfant disparu du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) à l'été 2023 a connu un rebondissement sérieux avec l'annonce, le 31 mars, de la découverte la veille et non loin du village d'un crâne qui n'avait pas été vu jusqu'alors. Et, avec ce dernier, ce sont les "sciences forensiques" qui ont fait irruption dans cette investigation.

L'ADN, marqueur par excellence

Ces sciences tirent leur nom du terme latin forensis, "devant le forum", où se tenaient les cours de justice. Celles-ci aideront-elles à répondre aux questions que pose l'affaire ? On aura noté le délai très court dans lequel l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a pu affirmer que le crâne était bien celui de l'enfant. Preuve apportée par l'ADN, le génome étant le marqueur de chaque individu par excellence. Banal ?

Il faut rappeler à quel point ce genre d'investigation biologique, devenu incontournable dans les enquêtes judiciaires, requiert une méthodologie rigoureuse, notamment pour éviter toute contamination.

Anthropologie médico-légale

Ce qui aura frappé les esprits est aussi ailleurs. Dans l'appel, pour en savoir plus, à ce qui se nomme anthropologie médico-légale. Une spécialité bien moins connue du grand public qui permet de révéler les traumatismes ayant affecté un squelette.

Les griffures, fissures, fractures et autres altérations parlent aux experts. Elles constituent pour eux autant d'indices qui vont jusqu'à dévoiler, ce qui a de quoi surprendre le non-spécialiste, si des lésions ont été occasionnées avant ou après la mort de la victime. Avec moult subtilités à prendre en compte, détérioration de l'os due aux intempéries, à des morsures d'animaux…

Espoir de nouveaux indices

En l'occurrence[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi