Echouage de dauphins sur la côte Atlantique : des épisodes récurrents depuis 2016 sans que l'on sache vraiment pourquoi

Les échouages de cétacés se multiplient sur la côte Atlantique française. Olivier Van Canneyt, ingénieur à l'Observatoire Pelagis, revient sur ce problème qui peine à être résolu.

Sur la façade Atlantique, les cétacés s'échouent en masse, mettant les scientifiques et les ONG en alerte. Le dernier épisode de surmortalité a concerné plus de 350 animaux, dont 90 % de dauphins communs. "Cet événement a touché plus particulièrement les côtes de Vendée et de Charente-Maritime (60 % des échouages de la façade), expliquait le 25 janvier 2023 l'Observatoire Pelagis (La Rochelle), qui rassemble les programmes d’observation et d’expertise sur la conservation des populations de mammifères et d'oiseaux marins. Les effectifs maximaux ont été observés entre le 5 et le 20 janvier". La majorité des cétacés trouvés portent les stigmates d'une capture par un engin de pêche. Olivier Van Canneyt, ingénieur d'études en charge de la coordination des dispositifs de suivi à Pelagis, explique les tenants et les aboutissants de cet épineux problème.

Sciences et Avenir : Les épisodes de surmortalité de dauphins sont-ils de plus en plus meurtriers ? Fréquents ? Précoces ?

Olivier Van Canneyt : Ils sont récurrents et très élevés depuis 2016. Fin décembre 2022 - début 2023, la surmortalité observée semble également plus précoce. Les années précédentes, les épisodes de pics d'échouages hivernaux étaient observés de fin janvier à début mars. Aujourd'hui, on observe aussi des surmortalités en Bretagne entre août et septembre.

Nous ne savons pas vraiment pourquoi. Il s'agit probablement d'une combinaison de facteurs entre changement de comportement et distribution des dauphins que nous essayons de démontrer avec les campagnes en mer et en étudiant le lien avec la répartition de leurs proies que sont les petits poissons pélagiques (comme la sardine ou l'anchois). Et il y a certainement eu aussi des changements de pratiques de pêche, mais que nous n'arrivons pas à évaluer dans l'état actuel des données disponibles.

Les mesures techniques (caméras embarquées, répulsifs acoustiques) peuvent-elles être suffisamment efficaces pour inverser cette tendance ?

Les caméras, tout comme le[...]

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