Je suis « dys », je suis différente mais pas inférieure !

Evitez de vous surcharger la tête - Même si cela semble le meilleur moyen d'arriver aux exams avec la meilleure préparation possible, accumuler des tas de connaissances est contre-productif. Non seulement vous serez épuisé le jour J, mais votre cerveau fatigué ne sera pas en mesure de remémorer les informations. Le mieux, c'est de commencer à réviser environ un mois avant la date d'examen et de surtout bien dormir.

PSYCHOLOGIE - Nous, les « dys », comme beaucoup de neuroatypiques, nous sommes immergés dans une société créée pour et par les neurotypiques. De l’enfance au monde du travail, en passant par les relations sociales, familiales et affectives, nous devons en permanence nous « adapter » et « décoder ». Il faudrait pouvoir comprendre la difficulté des atypiques à vivre dans un monde à l’opposé de ce qu’ils sont et envisager la neuro-diversité non pas comme un trouble ou une pathologie, mais comme une caractéristique humaine à part entière !

En marge du système scolaire

Je suis ce que l’on appelle une « soft skills », c’est-à-dire que j’ai acquis des compétences comportementales et des stratégies d’adaptation en dehors de la sphère scolaire ou universitaire, et principalement par le biais de mon expérience « atypique ».

À l’école, dès le primaire, je n’ai pas pu restituer mes acquis à l’écrit, car j’étais dysgraphique. J’ai rapidement été rejetée du système scolaire à l’âge de 13 ans. J’ai rejoint le monde du travail très tôt et pris une voie professionnelle que l’on m’a imposée.

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Cette exclusion scolaire a engendré un mal-être personnel, une rupture familiale, puis des fugues à répétition qui se sont transformées en une vie de nomade (pour ne pas dire SDF). Je me suis rapidement sentie libre et surtout libérée de ce poids que l’on me faisait subir depuis de longues années, et cette « liberté » a été un nouveau souffle de vie : être moi, même dans la rue !

Mais cette vie que je peux décrire parfois comme une totale « liberté » m’a entraînée dans une spirale sans fin et m’a exclue progressivement du système. J’ai vécu dans la rue dès l’âge de 16 ans et j’ai appris à̀ y survivre avec toute l’insouciance et la naïveté́ de ma jeunesse. J’ai traversé des aventures qui m’ont formée et fait grandir, mais à de nombreuses reprises, j’ai frôlé le danger. Des chemins qui sont devenus des routes sans fin et se sont transformés en voyages initiatiques à la Jack Kerouac. Mais « la route » m’a enseigné que le vrai chemin est tout autre chose. À̀ l’aube de mes 20 ans, j’ai pris brutalement conscience de mon avenir en travaillant dans les mouroirs de Calcutta. C’est plus exactement lors de ma mission chez mère Teresa, en contact avec des femmes en fin de vie, que j’ai réalisé que je n’avais qu’une vie et qu’il fallait la prendre, la défendre et me battre pour celle que je voulais devenir. C’est-à-dire une écrivaine.

Dysorthographique et dysgraphique, mais passionnée d’écriture, totalement en rupture sociale, au bout du monde, sans repères, sans diplôme, devenue sauvage, comment allais-je devenir quelqu’un dans cette société qui n’avait pas voulu de moi ?

Déterminée, je suis rentrée en France et j’ai décidé de me réinsérer socialement et de m’instruire pour apprendre à̀ écrire comme les « vrais écrivains ». Une réinsertion sociale pendant laquelle j’ai dû retourner « à l’école ». Je me suis donc inscrite à la mairie de Paris pour prendre des cours de français gratuits destinés aux immigrés.

À l’âge de 24 ans, lorsque je me suis sentie prête, j’ai pu passer un concours d’État dans une école nationale supérieure d’art, le CFT Gobelins. Être reçue dans cette école, dont le diplôme équivalait à un bac + 5 a été une victoire personnelle, mais aussi sur le système scolaire.

Lever un tabou, inverser les rôles, voir et comprendre de l’autre côté du miroir !

Lorsque je suis devenue maman, tout a de nouveau basculé. C’est au travers du parcours de mes enfants que j’ai compris mon propre parcours scolaire et les incohérences du système éducatif qui a tenté d’exclure aussi mes propres enfants. Et c’est dans cet esprit que j’ai écrit « Dys, TDAH, HPI, Le manuel de survie pour les parents et les profs » afin d’encourager les familles qui vivent un vrai parcours du combattant sur le terrain à garder espoir.

La normalité au sein de notre espèce a façonné les êtres et les a divisés, laissant les atypiques en marge de la société

Aujourd’hui, à travers mes écrits et mes recherches, je découvre que les sciences du cerveau sont très prometteuses, et lorsque l’on envisage l’idée qu’un fonctionnement atypique est avant tout une diversité neuronale du genre humain au même titre qu’un écosystème dépend d’un autre écosystème, on établit une évidence, une égalité. On éviterait ainsi une disparité des êtres et peut-être même résoudrait-on de nombreux problèmes sociétaux. Je suis « dys », je suis différente mais pas inférieure !

La nécessité de revisiter le fonctionnement intellectuel humain

Notre société actuelle est en quête, en recherche de réponses aux nombreux mal-être existant chez l’être humain. Que cela soit par le biais d’une reprogrammation du subconscient ou de la méditation, il apparaît que la quête existentielle d’un grand nombre de personnes se situe principalement au niveau cérébral. Il semblerait même que l’équilibre humain en dépende, preuve en est avec l’engouement pour les sciences existentielles et les thérapies alternatives.

Et la question mérite d’être posée : et si l’on était une plus grande majorité de neuroatypiques ? La plupart de ceux qui s’éveillent à cette réalité nouvelle comprennent-ils que l’on a voulu les faire entrer dans un cadre alors qu’ils y étaient simplement trop à l’étroit ? L’être est en perpétuelle expansion. Les quêtes existentielles aspirent à accéder à cette dimension : le vrai soi.

Les taoïstes le prédisaient en affirmant que « les dix mille êtres portent l’obscurité sur leurs épaules mais serrent dans leurs bras la lumière ». Les atypiques répondent donc à la logique du yin et du yang ; et nous pourrons admettre en poussant notre réflexion du côté des « dys » que les contraires sont bel et bien complémentaires.

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi