D'une "tour d'un quartier pourri" à l'Assemblée, Jean-François Cesarini, le député rebelle de la majorité

La première fois que ­Dominique Corona, secrétaire général ­adjoint de l'Unsa, a rencontré ­Jean-­François Cesarini, c'était au mois de ­décembre, sur le plateau de CNews. Le syndicaliste s'en souvient : "Il commence en disant : 'Moi, je suis de l'aile gauche, et je suis contre l'âge pivot.' Quand vous n'êtes pas préparé, je vous jure que ça fait bizarre venant d'un député En marche…" À grand renfort de tribunes, l'élu du Vaucluse mène bataille contre le dispositif défendu par son Premier ministre. Rencontre discrètement le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Entraîne dans sa lutte plusieurs dizaines de collègues. Et s'attire les foudres des autres. La "grande gueule" – c'est lui qui le dit – s'agite, agace, détonne : comédien, chanteur amateur, ce chef d'entreprise né dans un quartier populaire d'Avignon (Vaucluse) a connu la vie sans le sou, jusqu'aux nuits sans toit.

Sa position de "puriste" du macronisme agace

Point de tendresse, ­cependant, à La République en marche (LREM) : "Il fait chier", lâche un député. Ce cadre accuse : "Cesarini aime bien manipuler son monde, il se sert des gens quand il en a besoin." L'intéressé réfute, et se dépeint en "puriste" du macronisme : "J'ai été séduit en 2016 par la promesse de refonder une social-démocratie à la française. Donc, quand ma majorité dérive à droite, je me permets de le dire."

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J'ai le même pourcentage de votes en accord avec le groupe qu'Aurore Bergé

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Initié à la politique par un père 100% militant au PS, Cesarini, qui...


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