« Dudamelexit » à l’Opéra de Paris : le choc et la déception

Gustavo Dudamel en février 2023.  - Credit:TIMOTHY A. CLARY / AFP
Gustavo Dudamel en février 2023. - Credit:TIMOTHY A. CLARY / AFP

Nous l'avions rencontré il y a deux mois, pendant les répétitions d'un Nixon in China qui restera sans doute comme le temps fort de son bref passage à l'Opéra de Paris, – un grand moment de musique, enthousiasmant de vigueur et de précision musicale. Le sémillant Gustavo Dudamel, 42 ans, rayonnait d'amour pour son métier et semblait aborder la vie forcément complexe de chef d'orchestre superstar sans le stress ni la fatigue que son rythme, toujours entre deux avions et deux continents – il est directeur de la Philharmonie de Los Angeles depuis quatorze ans –, rendait pourtant inévitables.

« Je suis un optimiste », nous disait-il, et on l'avait cru capable de tout faire – vivre une vie familiale épanouie en Espagne, où sont installés son épouse, son fils de 12 ans, ses parents et sa grand-mère, diriger à Paris et à Los Angeles, et se préparer pour l'un des postes les plus prestigieux du monde, celui qui appartint longtemps à Leonard Bernstein : la direction du New York Philharmonic (sa prise de poste aura lieu en 2026).

Va-t-il maintenir sa présence sur quelques opéras ?

Centré sur le désir du chef superstar de passer plus de temps avec ses proches, le communiqué de presse paru hier et annonçant sa démission surprise a fait l'effet d'un coup de tonnerre. Certes, depuis l'annonce de sa nomination à New York, un doute planait sur son degré d'engagement auprès de l'Opéra de Paris, d'autant qu'il s'était retiré du ballet The Dante Project de Wayne McGregor (jusqu [...] Lire la suite