Le "Dry January" commence: consommez-vous trop d'alcool? Faites le test

Le "Dry January" commence: consommez-vous trop d'alcool? Faites le test

Après les potentiels excès de Noël et du Nouvel An, le "Dry January" vient apporter davantage de modération. Depuis quelques années, cette initiative anglo-saxonne, qui consiste à passer le mois de janvier sans boire une goutte d'alcool, s'impose en France. Elle permet de s'interroger sur sa consommation et de constater les effets d'une abstinence sur plusieurs semaines.

Où en êtes-vous? BFMTV.com vous propose de prendre du recul sur votre rapport à l'alcool avec le test ci-dessous, élaboré par l'Organisation mondiale de la Santé et utilisé à l'international. Il s'agit de l'Audit (Alcohol Use Disorders Identification Test), qui situe les individus sur "une échelle de risque par rapport à leur consommation d'alcool", selon l'addictologue Philippe Batel, qui a participé à son élaboration.

Répondez aux 10 questions et validez pour connaître votre résultat. Évidemment, pour que le résultat soit fiable, il est nécessaire d'avoir répondu honnêtement aux questions. "Il faut être sincère donc c'est une des limites (de ce test, NDLR) parce qu'il y a beaucoup de déni en addictologie", note Alexandre Baguet, addictologue au CHU de Rouen, pour BFMTV.com

"À partir de 7, il faut s'interroger"

Comment interpréter les résultats? Les femmes et les hommes ayant un système biologique différent, notamment au niveau du foie, le test classe leurs résultats différemment pour le seuil de "mésusage", soit l'usage à risque. Les femmes "éliminent un peu moins facilement l'alcool", explique Alexandre Baguet. Elles ont donc une "sensibilité plus importante (à ses) dommages", ajoute Philippe Batel.

  • En dessous de 6 si vous êtes une femme ou 7 si vous êtes un homme, vous avez probablement "de faibles risques avec l'alcool"

  • "À partir de 7, il faut s'interroger" et "plus le score est élevé, plus c'est problématique", développe Alexandre Baguet.

  • À partir de 12: simplification oblige, le test établit à ce niveau chez l'homme et la femme une possible dépendance à l'alcool.

"En France, on est concentrés sur la dépendance", note Philippe Batel. "Mais il n'y a pas de séparation 'alcoolique ou pas alcoolique', les addictologues sont plus gradués que cela". Et "il n'y a pas besoin d'être dans la dépendance pour avoir des problèmes avec l'alcool", souligne de son côté Alexandre Baguet.

L'alcool, une substance dangereuse

La consommation d'alcool favorise en effet l'apparition de cancers, de maladies cardiovasculaires et digestives, de maladies du système nerveux et de troubles psychiques, rappelle Santé publique France, un organisme public dépendant du ministère de la Santé.

Il s'agit de la deuxième cause de mortalité prématurée en France, derrière le tabac, selon l'Inserm, un institut de recherche médicale public.

Quel que soit le résultat obtenu, "le conseil qu'on peut toujours donner, c'est que boire moins, c'est mieux", affirme Alexandre Baguet.

Selon Santé publique France, plus d'un adulte français sur cinq (22%) dépassait en 2021 les plafonds de consommation d'alcool recommandés (maximum dix verres par semaine et deux verres par jour, et des jours dans la semaine sans consommation).

Comment agir selon son résultat?

"Pour les personnes qui ne sont pas dépendantes physiquement, on peut mettre en place des stratégies personnelles pour diminuer la consommation d'alcool", propose Alexandre Baguet. L'addictologue formule trois préconisations pour réduire:

  • Éviter les circonstances de forte consommation

  • S'astreindre à boire un verre d'eau entre chaque verre d'alcool

  • Choisir des alcools moins forts mais sans boire plus pour compenser

Philippe Batel suggère également de commencer par un "journal de bord" de sa consommation d'alcool sur son téléphone: "à la fin de la semaine, on regarde si on dépasse les dix verres standards".

Un demi de bière, un verre de vin, un pastis, un verre de whisky, une coupe de vin mousseux ou un apéritif tels qu'on les sert habituellement dans les bars contiennent ainsi tous environ la même quantité d'alcool pur. Le détail des mesures est disponible sur le site d'Alcool-Info-Service.

Le "Dry January", un "très bon test"

L'alcoologue juge aussi que le "Dry January" est un "très bon test pour voir à quel point vous êtes lié à l'alcool". "Les gens disent tout le temps: 'j'arrête quand je veux'. Chiche!". Il recommande de "se fixer des heures, des endroits ou des moments que l'on sanctuarise". "Par exemple: 'je vais chercher mes enfants - même à pied - à l'école, je ne bois pas pendant les deux heures avant'."

"Ça vaut le coup, parce que quand on arrive à l'état de dépendance, c'est dur d'en sortir. Il faut agir dès qu'on est dans la zone de danger", estime le psychiatre du centre hospitalier Camille-Claudel à La Couronne, en Charente.

Pour les personnes dont le score indique une possible dépendance, les spécialistes conseillent de se tourner vers des professionnels de santé, que ce soit son médecin traitant ou un Centre de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa).

Ces derniers "permettent de faire le point avec un professionnel sur les difficultés rencontrées et proposent un accompagnement" aux personnes dépendantes, selon le site drogues-infos-service, qui permet d'en localiser près de chez soi.

Article original publié sur BFMTV.com