"La droite, la gauche et la littérature", la chronique de Teresa Cremisi

MA TASSE DE CAFE - Dans sa chronique pour le JDD, Teresa Cremisi se réjouit de l’attachement des Français aux livres et aux joute d'idées et de goûts qui accompagnent la rentrée littéraire.

Une chronique très amusante de Bernard Pivot a rendu compte du livre de Thierry Laget (Gallimard), qui raconte le tumulte suscité au lendemain de la Première Guerre par l'attribution du prix Goncourt à Marcel Proust. Si j'y reviens, c'est parce que le livre et les épisodes de vie intellectuelle qu'il raconte avec tant de saveur soulèvent une multitude de réflexions sur le rapport des Français avec leur littérature et, de manière plus large, celui de toute littérature avec l'idéologie politique. La France est le seul pays au monde où la littérature s'accroche à toutes les aspérités de la vie nationale comme le lierre aux vieux murets à la campagne.

 

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Les scandales, les diatribes, les cris outrés accompagnent les sorties de livres et les entretiens d'écrivains comme nulle part ailleurs. La vie littéraire est un jeu de combat autant qu'une joute d'idées et de goûts. La "rentrée", avec son cortège de prix, d'insinuations et de polémiques, est une des expressions de cet attachement. On n'a pas tous les ans de grands livres autour desquels il serait compréhensible de se déchirer, mais tant pis si l'actualité littéraire est plate comme une planche rabotée, on se déchire quand même. C'est un rite national et surtout un des marqueurs de l'identité de notre pays.

 

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Proust n'a été défendu que par des hommes qui ont mis la littérature au-dessus de leurs choix politiques et leur goût personnel au-dessus...


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