Le droit à l’avortement déjà en péril en Argentine ?

Le 30 décembre 2020, les mouvements féministes argentins arrachaient de haute lutte et après plusieurs revers le droit à l’avortement. Au petit matin, à l’issue d’une nuit de veille dans le froid et sous la pluie devant le Congrès, une marée verte (la couleur choisie pour symboliser ce combat) de dizaines de milliers de femmes avait rugi et pleuré à l’annonce de cette victoire.

Jeudi 28 septembre, elles se feront à nouveau entendre pour défendre ce droit qui semble déjà menacé. “Nous serons dans la rue pour manifester la force de la marée [verte], qui ne recule pas sous la menace des factions néoconservatrices qui s’affrontent actuellement sur l’échiquier politique et tiennent par ailleurs un discours profondément misogyne opposé aux droits issus des luttes féministes”, scande une tribune publiée dans Las 12 le supplément féministe du quotidien Pagina 12.

Le 28 septembre correspond à la Journée mondiale du droit à l’avortement. Mais en Argentine, cette année, elle revêt une importance toute particulière alors que le candidat ultralibéral libertaire et “antisystème” Javier Milei, qui a de sérieuses chances de remporter la présidentielle du 22 octobre, n’a pas caché ses positions antiféministes : Depuis les primaires [d’août], il a redoublé de critiques contre l’avortement légal, sûr et gratuit, souligne le journal régional Diario El Norte. Mais aussi contre le concept juridique de féminicide. Il a répété qu’il fermerait le ministère des Femmes et a confirmé qu’il chercherait à supprimer l’éducation sexuelle [à l’école].”

Totale contradiction

Pour ce qui est de la loi garantissant l’accès à l’avortement, Javier Milei, surnommé “le Bolsonaro argentin”, s’est d’abord emporté, fidèle à son style exubérant, et a annoncé qu’il l’abrogerait. Avant de faire machine arrière et de promettre un référendum sur le sujet. Pour le quotidien Clarín, vouloir en finir avec cette loi est “une totale contradiction pour un parti qui s’appelle ‘En avant, la liberté’”.

Les organisations féministes ont appelé tous ceux qui avaient participé aux manifestations en faveur de la loi à se retrouver à Buenos Aires et partout dans le pays. “Ce n’est pas une réponse à Milei que nous faisons, mais une affirmation de nos droits”, reprennent-elles dans leur tribune publiée par Las 12.

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