Drogue au volant: comment fonctionnent les tests salivaires utilisés par les forces de l'ordre?

Pour détecter la prise de drogue des conducteurs sur la route, gendarmes et policiers ont une arme privilégiée: le test salivaire. Ces tests doivent obligatoirement être réalisés par les forces de l'ordre après un accident corporel (occasionnant des blessures) ou mortel, comme le récent drame au cours duquel une fillette de six ans a perdu la vie mardi à Trappes après une collision avec une voiture conduite par une femme qui s'est révélée positive au cannabis.

Ils peuvent aussi être utilisés par les forces de l'ordre après un accident sans victimes, un constat d'une infraction ou si un usage de drogue est soupçonné par les forces de l'ordre.

Si des traces de stupéfiants sont détectées, la personne testée est passible, au minimum, d'une amende de 4500€ d'amende et de deux ans de prison, en plus d'un retrait de six points sur son permis de conduire. Mais comment ces tests aux conséquences lourdes fonctionnent-ils?

Plusieurs produits testés et premier résultat sur place

Les tests utilisés par les forces de l'ordre permettent de détecter plusieurs types de drogues, principalement le cannabis (précisément le THC, la molécule psychoactive illégale), la cocaïne, le crack, les opiacés, l'ecstasy, la MDMA et les amphétamines, indique dans une notice le ministère de l'Intérieur. Certains tests identifient également les benzodiazépines, des substances utilisées comme sédatifs ou tranquillisants, explique Le Parisien.

Récemment, des conducteurs déclarant n'avoir consommé que du CBD (molécule légale du cannabis) déclarent avoir pourtant été testés positifs lors de contrôles routiers et avoir vu leur permis être suspendu.

Lors d'un test, les forces de l'ordre demandent généralement au conducteur de racler une languette de prélèvement sur sa langue ou à l'intérieur de sa joue. Les agents peuvent également prélever eux-mêmes de la salive avec cette languette ou avec un écouvillon, similaire à ceux utilisés pour les tests Covid par exemple.

Le refus de se soumettre à un test salivaire visant à détecter des stupéfiants est un délit également passible de 4500€ et deux ans de prison, assorti d'un retrait de six points sur le permis.

Une fois prélevée, la salive est mise en contact avec une bandelette enduite d'un produit réactif. En fonction du type de test utilisé, un changement visuel va s'opérer ou non en quelques minutes, ce qui permettra à l'agent réalisant le test de déterminer s'il est positif ou négatif.

Second prélèvement obligatoire si le test est positif

Si le test est négatif, la procédure s'arrête. Dans le cas d'un test positif, un second prélèvement salivaire ou sanguin est obligatoire pour confirmer la détection de stupéfiant ouvrir la voie à des sanctions. Le permis du conducteur est suspendu pendant une durée maximale de trois jours jusqu'au résultat.

Même si ce second prélèvement est salivaire, les forces de l'ordre ont l'obligation de proposer également une prise de sang au conducteur, ce qui pourra lui permettre de contester les tests devant la justice, sur la base d'un vice de forme ou du fait que le conducteur soit soumis à un traitement médical à base de produits psychoactifs.

Cette contre-expertise doit être demandée au tribunal dans un délai de cinq jours suivant le moment où le conducteur a été notifié du résultat du deuxième test.

Si une alcoolémie supérieure aux taux autorisés est constatée en plus de l'usage de stupéfiants, la peine encourue peut monter à 9000€ d'amende et trois ans de prison. Des peines encore plus importantes peuvent être retenues si le conducteur est jugé d'un accident ayant entraîné des blessures ou d'un accident mortel.

Les produits stupéfiants ont des durées de vie variables dans l'organisme, comme le détaille l'organisme public Drogue Info Service. Le cannabis peut être détectable entre six heures et huit jours dans la salive et entre deux et 72 heures dans le sang après la dernière utilisation, en fonction de la régularité de la consommation. La cocaïne peut quant à elle être détectée dans la salive et le sang dans les 24 heures qui suivent la dernière consommation, et jusqu'à deux semaines dans l'urine pour les usages les plus réguliers et importants.

Article original publié sur BFMTV.com