Le drapeau breton, le connaissez-vous vraiment ?

Thousands of fans applaud English indie rock band Kaiser Chiefs who performs on stage at the opening of the Vieilles Charrues (Old ploughs) festival 20th edition, on July 14, 2011 in Carhaix, western France. AFP PHOTO / FRED TANNEAU (Photo by Fred TANNEAU / AFP)
FRED TANNEAU / AFP Thousands of fans applaud English indie rock band Kaiser Chiefs who performs on stage at the opening of the Vieilles Charrues (Old ploughs) festival 20th edition, on July 14, 2011 in Carhaix, western France. AFP PHOTO / FRED TANNEAU (Photo by Fred TANNEAU / AFP)

BRETAGNE - Un drapeau, mais bien plus. Ce samedi 8 octobre, à la veille d’un derby de football l’opposant à Vannes, la ville de Rennes va déployer le plus grand drapeau breton. C’est l’association nommée À la Bretonne !, qui milite pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, qui est à l’origine de cette démarche. Elle espère bien interpeller les élus sur le thème de cette réunification grâce à ces quelques 1400mètres carrés de tissu.

Emblème de cette Bretagne qu’ils espèrent, le drapeau Breton est devenu tout un symbole. À tel point que les internautes bretons se battent pour qu’il ait son propre emoji depuis plusieurs années.

Flottant fièrement au vent partout en France, lors d’événements, de manifestations ou de jours de fête, le drapeau breton est connu de tous, mais savez-vous vraiment ce qu’il représente ? On vous en dit plus ici sur ce monument qui fait la fierté des Bretons, au même titre que le Kouign-amann.

Appelez-le le Gwenn ha du

Le drapeau breton a un nom : Gwenn ha du, qui signifie littéralement en breton « blanc et noir », les couleurs historiques de la Bretagne. Il peut s’écrire avec ou sans tirets « Gwenn-ha-du ».

Le fruit de plusieurs inspirations

Le Gwenn ha du est un symbole récent : c’est Morvan Marchal, un architecte français actif dans le mouvement breton, soucieux de préserver et de développer la spécificité de la Bretagne, qui lui a donné vie en 1925. Il aurait eu plusieurs inspirations, qui varient selon les sources. D’après Bretagne.com, un site du Télégramme, ce sont les armoiries de la ville de Rennes qui comportent des bandes blanches et noires verticales accompagnées d’un semis d’hermines. Il aurait alors imaginé sur cette base un emblème moderne pour la Bretagne.

Pour d’autres encore, sa disposition s’inspire fortement de la bannière étoilée des États-Unis d’Amérique ou bien même du drapeau grec, comme le note 20 Minutes. L’idée étant de symboliser le besoin d’indépendance et de liberté.

Il aura fallu plus de 50 ans pour que ce drapeau s’impose définitivement et soit débarrassé de toute connotation politique et séparatiste, même si aujourd’hui, le Gwenn ha du n’a aucun statut officiel en Bretagne et en France.

De l’importance des bandes

Vous en avez forcément déjà vu un, mais avez-vous bien observé ce drapeau ? Il est composé de neuf bandes horizontales noires et blanches d’égales largeurs, disposées alternativement et de mouchetures d’hermines noires sur fond blanc au canton (carré à l’angle d’un blason) supérieur gauche.

Les quatre bandes blanches représentent les quatre pays de la Basse-Bretagne : Bro-Leon (Léon), Bro-Gernev (Cornouaille), Bro-Wened (Vannetais) et Bro-Dreger (Trégor). Le territoire de la Basse-Bretagne occupe la partie sud et occidentale de la région bretonne, explique Geobreizh.bzh, le portail géographique et cartographique de Bretagne.

Les cinq bandes noires représentent quant à elle les cinq pays de Haute-Bretagne : Bro-Sant-Brieg (Saint-Brieuc), Bro-Zol (Dol), Bro-Sant-Maloù (Saint-Malo), Bro-Roazhon (Rennes) et Bro-Naoned (Nantes). Le territoire de la Haute-Bretagne s’étend à l’est de la région.

Hermine légendaire

Sur le canton blanc, les mouchetures d’hermine sont au nombre de 11, disposées en trois rangs, de haut en bas, quatre, trois, puis quatre. Pourquoi 11 ? Selon Geobreizh.bzh, il n’y a pas d’explication concrète à cela. Elles sont toutefois censées représenter le duché de Bretagne.

En revanche, le choix du symbole de l’hermine en lui-même n’a rien d’anodin. Ces sortes de pattes de mouches noires représentent en réalité la queue de l’hermine, le petit animal carnivore. Et l’hiver venu, sa queue est la seule partie de sa fourrure qui reste entièrement noire, explique le traducteur et spécialiste de la langue bretonne, Divi Kervella, dans son ouvrage Emblèmes et symboles des Bretons et des Celtes (éditions Coop Breizh, 2009).

L’hermine est un motif que l’on retrouve sur le drapeau du duché de Bretagne dès 1318. Elle symbolise la pureté et était autrefois exclusive au clergé.

Elle est également au centre d’une légende mettant en scène Anne de Bretagne, rappelle France 3 Régions. Cette dernière participait à une partie de chasse et fut subjuguée par le comportement d’une hermine qui préféra se laisser tuer par les chiens plutôt que de traverser une flaque de boue. Elle gracia l’hermine et en fit son emblème. La devise de la Bretagne provient également de cette légende : « Kentoc’h mervel eget bezan saotret » (« Plutôt la mort que la souillure »).

Vous pourrez y penser la prochaine fois que vous verrez le drapeau breton flotter au gré du vent.

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