Drame dans un vol Singapore Airlines : comment se produisent les turbulences ?

Un passager est mort et au moins 30 ont été blessés lors d'un vol entre Londres et Singapour. L'avion a dû atterrir en urgence à Bangkok. Mais comment se produisent les turbulences lors d'un vol ?

Les turbulences ont contraint un vol Londres - Singapour à atterrir d'urgence, faisant un mort et 30 blessés parmi les passagers / Getty Images/iStockphoto
Les turbulences ont contraint un vol Londres - Singapour à atterrir d'urgence, faisant un mort et 30 blessés parmi les passagers / Getty Images/iStockphoto

L'affaire a réveillé les peurs de nombreux passagers, rarement rassurés à l'idée de prendre un avion. Des turbulences ont causé la mort d'un passager de 73 ans, probablement mort d'un arrêt cardiaque selon les autorités thaï, et blessé au moins 30 autres lors de "fortes turbulences" survenues à bord du Boeing 777-312 de Singapore Airline, reliant Londres à Singapour.

De premières informations rapportent que le vol qui se déroulait à 37 000 pieds (11 280 m) a subitement perdu 6,000 pieds, soit environ 1800 mètres d'altitude, en trois minutes. Une perte d'altitude rapide qui a entraîné de nombreux dégâts à bord, comme le montre une vidéo tournée à bord après l'atterrissage.

Selon la correspondante de Sky News en Asie, "il semblerait que le vol ait heurté une poche d'air avant de devoir effectuer cet atterrissage d'urgence", précise-t-elle. Si les turbulences sont relativement fréquentes lors d'un vol, une telle intensité est plutôt rare.

Comme le rappelle Météo France, les turbulences qu'un vol commercial peut rencontrer peuvent avoir différentes origines : les masses d'air de densité différente comme une masse d'air chaud et d'air froid qui se rencontrent et forment un orage, ou lors de changements de vitesse brusques et soudains de direction du vent, qu'on appelle cisaillement, ou enfin lors de formation nuageuse.

Conséquence : l'avion se déplace alors violemment en raison des changements de vitesse et de direction des courants d'air. À partir d'une certaine altitude, les particules d'air sont plus froides, ce qui crée un contraste de chaleur et une zone de cisaillement. C'est pourquoi les appareils sont successivement poussés vers le haut, puis vers le bas, quand ils traversent les nuages.

Les turbulences sont plus fréquentes en journée ou le soir, car les courants d'air de nuit ou du petit matin sont plus doux et donc entraînent moins d'écart de température.

Les turbulences sont classées en trois catégories, détaille Europair : les turbulences "légères" qui n'entrainent qu'un léger mouvement de l'avion sans conséquence pour les passagers, les "modérées", qui imposent aux passagers d'être assis, et les "sévères", durant lesquelles les passagers sont collés à leur siège s'ils sont attachés ou au contraire risquent d'être projetés contre le plafond.

Auprès de Reuters, un passager, Dzafran Azmir, 28 ans, a confié que "soudainement, il y a eu une chute très dramatique, donc tout le monde assis et ne portant pas de ceinture de sécurité a été immédiatement projeté contre le plafond", rapporte Skynews.

Un témoignage qui laisse donc penser que le vol Londres - Singapour a fait face à des turbulences "sévères". Pourtant, selon l'analyse de Charles Clair, pilote de ligne et président de Clair group, l'avion n'est pas censé rentrer dans ces nuages à développement vertical, à l'origine de ce type de turbulences : "le radar météo est censé détecter ce type de nuage pour les éviter par la droite ou par la gauche (...) il semblerait que l'avion n'a pas pu éviter ce type de nuage", ajoute le pilote qui évoque la possibilité d'une panne de ce radar auprès de BFM.

Des turbulences qui sont de plus en plus fréquentes en raison du réchauffement climatique. Une étude publiée dans Geophysical Research Letters explique que le nombre de turbulences enregistrées dans l'atmosphère n'a fait que progresser en l'espace de 40 ans, de 1979 à 2020.