Toulouse: un homme tué par un tir de gendarme après un refus d'obtempérer
Une enquête ouverte sur les circonstances de ce décès, menée par l'inspection générale de la gendarmerie, "aura pour but de vérifier qu'on est bien dans les conditions légales qui pouvaient permettre l'ouverture du feu".
Un homme a été tué ce jeudi 25 juillet soir près de Toulouse par le tir d'un gendarme dans la tête, alors qu'il tentait de fuir un contrôle, a indiqué à l'AFP le procureur Samuel Vuelta-Simon, confirmant une information du quotidien La Dépêche du Midi.
Le jeune homme, né en 1996 à Toulouse, circulait jeudi vers 22h à Fenouillet, dans la banlieue nord de Toulouse, dans un véhicule semblable à celui d'un suspect qui, dans la matinée, avait été repéré "dans la même zone (...) en train d'essayer de forcer un autre véhicule" et qui avait ensuite roulé sur le pied d'une personne venue empêcher le vol, a détaillé Samuel Vuelta-Simon.
Confronté jeudi soir à un équipage de trois gendarmes dépêché sur place après un signalement de la voiture recherchée, le conducteur s'est "soustrait au contrôle" et, bloqué par le véhicule des militaires, a franchi un terre-plein central, détruisant du mobilier urbain.
Lors de sa manoeuvre sa voiture a touché la jambe de l'un des gendarmes, a indiqué le procureur de la République.
Deux des militaires ont alors ouvert le feu: "Un des projectiles va traverser l'appui-tête du conducteur et le toucher à la tête", un impact mortel malgré le transport de la victime à l'hôpital, selon la même source qui précise qu'une autopsie doit être conduite vendredi.
La compagne du suspect à bord du véhicule avec un enfant de six mois
L'enquête sur les circonstances de ce décès, menée par l'inspection générale de la gendarmerie, "aura pour but de vérifier qu'on est bien dans les conditions légales qui pouvaient permettre l'ouverture du feu", a précisé Samuel Vuelta-Simon.
La destruction du mobilier urbain et la réalisation de manoeuvres "à grande vitesse" en présence de civils caractérisent en effet un refus d'obtempérer aggravé, mais les investigations devront établir le caractère volontaire ou non du contact avec le gendarme, a-t-il relevé.
Les gendarmes, choqués, doivent encore être entendus, ainsi que la compagne du suspect, qui se trouvait à bord du véhicule avec un enfant de six mois, et a d'abord pris la fuite avant d'être interpellée.
Près de 150 membres de la communauté des gens du voyage, à laquelle appartenait la victime, ont manifesté jeudi soir leur émotion aux abords de l'hôpital toulousain de Purpan, où l'automobiliste avait été transporté, avant d'être dispersés dans le calme par les forces de l'ordre.