Dr Lahna, de retour de Rafah: «Nous sommes à un tournant de l'histoire du monde»

Avec le lancement de son offensive sur Rafah, l'armée israélienne a fermé les deux points de passage névralgiques de la bande de Gaza. L'aide humanitaire qui arrivait déjà au compte-goutte est aujourd'hui pratiquement impossible, selon les Nations unies. Médecin français, membre de l'ONG Palmed, Zouhair Lahna a été évacué de Rafah lundi 6 mai juste avant le lancement de l'offensive. Il revient pour RFI sur la situation qu'il a laissée derrière lui.

RFI : De Rafah à Paris, comment vivez-vous votre retour en France ?

Zouhair Lahna : Dès qu'on dépasse le point de passage de Rafah, c'est-à-dire en arrivant en Égypte, on est dans une zone où on ne peut plus recevoir de missiles. Quand on est Gaza, on peut recevoir un missile à n'importe quel moment, soit directement, soit un tir d'obus, soit un éclat. L'ONU décrit Gaza comme la zone la plus dangereuse au monde.

Donc c'est vrai que là, à Paris, je souffle enfin, on est loin de l'atmosphère de guerre. Mais on garde une partie de Gaza en nous, on garde nos amis. Nos amis médecins qui sont dans des difficultés énormes avec leur famille, les travailleurs humanitaires à qui on a dit au revoir. Nous, avec des passeports étrangers, on peut sortir. Eux n'ont pas d'autre choix que de rester et de subir.

Quel est l'état du service hospitalier à Rafah ?

Vous dénoncez une guerre contre les femmes.


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