Les "doublettes", cette arnaque pesante qui cible les automobilistes

ARNAQUE - Cette arnaque se répand à vitesse grand v sur les routes françaises.

Les "doublettes", cette arnaque pesante qui cible les automobilistes

Avec les personnes âgées, les automobilistes sont sans aucun doute la cible préférée des escrocs. Après l’arnaque aux faux PV, l'escroquerie aux pare-brises ou la "panne bulgare", celle des "doublettes" se répand dangereusement sur les routes françaises. En 2022, 20 000 conducteurs en ont fait les frais.

C’est quoi cette arnaque ?

On parle de "doublette" lorsqu'un véhicule roule avec une plaque d'immatriculation attribuée à un autre véhicule. Les automobilistes en profitent alors pour enchaîner les infractions en toute impunité. Sauf qu’au bout du compte, des milliers d’automobilistes collectionnent les amendes et doivent rendre des comptes alors qu’ils n’y sont pour rien. Parfois, le calvaire dure depuis… plus de dix ans.

Kevin Florian, un habitant du Lot-et-Garonne, a subi trois fois cette arnaque de 2010 à 2023 sur trois véhicules différents. Il a chaque fois reçu l’amende d’un autre et dû contester. "En 2010 ou 2011, j’avais un scooter. Mais une moto, qui avait la même plaque d’immatriculation que mon deux-roues, a été flashée en région parisienne. Je n’en revenais pas", se remémore cet automobiliste malchanceux au journal Le Républicain. Il arrive tant bien que mal à prouver sa bonne foi. Rebelote huit ans plus tard. Cette fois, un PV lui est infligé pour un véhicule en infraction à Loos, dans le Nord, à presque 1 000 kilomètres de son domicile. "Je ne suis jamais allé à Loos, je ne sais même pas où c’est, assure Kevin. De plus, je n’ai jamais roulé avec ma Clio. Je l’ai achetée accidentée et n’ai jamais eu la possibilité de la réparer." Chez le médecin ce jour-là, il prouve son annonce grâce à un ticket de carte bleue.

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Après la région parisienne et le Nord, son véhicule est flashé en Suisse le 4 juin dernier. Cette soi-disant escapade helvétique aurait pu le faire sourire si cette situation n’était pas pesante. "J’aimerais aller en Suisse, cela voudrait dire que je gagne bien ma vie. Mais je n’ai pas eu cette chance", ironise-t-il. On lui reproche d'avoir été flashé à 62 km/h au lieu de 50 km/h. Il doit payer payer 180 francs suisses et a une nouvelle fois constitué un dossier pour prouver qu’il n’était pas sur les lieux ce jour-là. Kevin attend toujours de savoir si la justice le croit.

Que faire si cela m’arrive ?

Si jamais vous vous retrouvez un jour dans cette situation, il faut d’abord contester l’amende. "Si vous payez l’amende, cela revient à reconnaître que vous avez commis l'infraction", met en garde le site officiel du service public. Vous bénéficiez de 45 jours après la réception de l'amende pour lancer un recours. Vous devez aussi porter plainte pour usurpation de plaques d'immatriculation auprès du commissariat ou de la brigade de gendarmerie proche de chez vous pour demander demander une nouvelle carte grise comportant un nouveau numéro d'immatriculation.

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