Le double jeu africain de Giorgia Meloni

Une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement, dont le président tunisien Kaïs Saïed, ont confirmé leur présence à Rome.  - Credit:Présidence de Tunisie/SIPA
Une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement, dont le président tunisien Kaïs Saïed, ont confirmé leur présence à Rome. - Credit:Présidence de Tunisie/SIPA

Les 28 et 29 janvier, le gouvernement italien organise un sommet Italie-Afrique très attendu, au cours duquel la Première ministre Giorgia Meloni doit enfin dévoiler un plan stratégique visant à redéfinir les relations de l'Italie avec le continent africain et à freiner l'immigration. Un véritable « new deal » dénommé « plan Mattei » du nom du fondateur de la société énergétique ENI. Et ce n'est peut-être pas un hasard si, 70 ans après le premier Pianno Mattei, Giorgia Meloni se tourne vers ce modèle. En effet, dans les années 1950, Enrico Mattei, considérant l'Afrique comme le nouveau champ de bataille entre l'Est et l'Ouest, avait plaidé pour que l'Italie aide les gouvernements d'Afrique du Nord à développer leur économie et à accroître leurs ressources naturelles. L'objectif était clairement de gagner des marchés dans cette région face aux géants pétroliers américains et français. Et ainsi garantir aux Italiens une énergie abondante et à bas coût afin de maintenir au plus haut la croissance de l'Italie.

Aujourd'hui, la leader du parti Fratelli d'Italia cherche ni plus ni moins les voies et moyens de retrouver ce souffle. « Une certaine approche paternaliste et prédatrice n'a pas fonctionné jusqu'à présent. Ce qu'il faut faire en Afrique, ce n'est pas de la charité, mais des partenariats stratégiques d'égal à égal », plaidait Giorgia Meloni au début du mois lors d'une conférence de presse. À six mois des élections européennes, Meloni peut-elle réussir à p [...] Lire la suite