Dortmund-PSG: comment Gonçalo Ramos est devenu un Parisien qui compte en jouant si peu

Il n’a jamais eu un mot plus haut que l’autre, un geste déplacé ou une moue boudeuse sur le banc. Gonçalo Ramos traverse pourtant une première saison particulièrement frustrante avec le PSG. Depuis son arrivée l’été dernier, via un prêt dont l’option d’achat a été levée dès novembre (65 millions d’euros), l’ancien avant-centre de Benfica se contente d’un second rôle dans la capitale. Quand il n’est pas simplement spectateur. Malgré son potentiel, ses efforts et son efficacité sur le terrain, Luis Enrique fait assez peu appel à lui. L’international portugais (11 sélections, huit buts), freiné par un virus en décembre, n’a disputé que 1.668 minutes, réparties en 36 apparitions cette saison (toutes compétitions confondues). Soit l’équivalent de moins de 19 matchs entiers…

Un temps de jeu très limité qui s’effondre totalement en Ligue des champions. Depuis le début de la campagne européenne, l’attaquant de 22 ans n’a joué que 148 minutes, réparties en six apparitions. Il a disputé toute la rencontre lors du naufrage à Newcastle début octobre (4-1), avant de se contenter de quelques miettes contre Dortmund ou l’AC Milan. Insuffisant pour se mettre en évidence. Depuis la fin de la phase de poules, Gonçalo Ramos est carrément boycotté par son entraîneur. Sur les cinq derniers matchs du PSG en C1, il a eu droit à… cinq minutes lors du quart de finale aller contre le Barça (2-3).

Une célébration pleine de chambrage au Vélodrome

Luis Enrique lui préfère régulièrement Randal Kolo Muani (448 minutes en 9 apparitions en C1), pourtant en manque d’adresse et de confiance ces derniers mois. Difficile à expliquer pour le natif d’Olhao, près de Faro (au sud du Portugal). Mais jusqu’à présent, sa situation délicate n’a jamais déteint sur sa bonne humeur. Ni sur son envie de travailler encore plus au centre de Poissy. Partenaire exemplaire, loué pour son état d'esprit, Gonçalo Ramos, qui s’est engagé jusqu’en 2028, est même devenu un élément important du groupe parisien. Et l’un des chouchous du Parc des Princes.

Sa célébration pleine de chambrage contre l’OM, lors de la victoire en infériorité numérique le 31 mars en Ligue 1 (0-2), a régalé les supporters parisiens. Au-delà de ce moment marquant chez le grand rival, le n°9 du PSG, qui avait déjà inscrit un doublé contre Marseille lors du match aller septembre (4-0), enchaîne les sorties séduisantes en 2024. Depuis le Nouvel An, il a même inscrit 11 de ses 14 buts de la saison (toutes compétitions confondues).

"Je suis toujours prêt à entrer"

Après son doublé remarqué contre l’OL le 21 avril (4-0), il a arraché l’égalisation face au Havre, samedi, lors de la 31e journée (3-3). En plaçant une superbe tête croisée au bout du temps additionnel (90e+5). De quoi alimenter un peu plus sa jauge de confiance. Avec un but inscrit toutes les 119 minutes en moyenne sous le maillot rouge et bleu, Gonçalo Ramos (qui est représenté par Jorge Mendes) est désormais plus qu’un supersub, même s’il reste humble et modeste à l’heure de commenter son rendement.

"Je travaille tous les jours pour être titulaire. Je suis prêt à marquer des buts et m’impliquer à chaque match. Je suis toujours prêt à entrer", a expliqué l’attaquant lusitanien avant la demi-finale aller de Ligue des champions à Dortmund (ce mercredi à 21h sur RMC Sport 1). Sans amertume envers Luis Enrique. "Une bonne chose que le coach a apporté, c'est que nous ne savons jamais qui va être titulaire. C’est pour ça que nous travaillons très dur chaque semaine. C’est bien pour nous parce que nous sommes toujours prêts à jouer. Chaque joueur sait exactement ce qu’il doit faire et se tient prêt à entrer sur le terrain".

Un joker de luxe pour Paris

Lui encore plus que les autres. Alors que Kylian Mbappé va partir à cet été, de nombreux supporters du PSG aimeraient le voir s'installer en pointe la saison prochaine. En attendant, ils espèrent déjà qu’il sera mis à contribution au Signal Iduna Park. Avec son pied chaud, ses qualités de remiseur et sa présence dans les derniers mètres, Gonçalo Ramos ressemble à un joker de luxe, capable de trouver la faille à tout moment. Le genre de profil susceptible de débloquer une partie cadenassée. "J'ai beaucoup travaillé et tout le monde au club m’a aidé à retrouver ma forme", se réjouit l’intéressé, persuadé de pouvoir être utile au PSG à l'aube d'un final enthousiasmant. "Je suis confiant maintenant et je joue. Les bonnes choses suivent". Et le meilleur reste sans doute à venir...

Article original publié sur RMC Sport