Donner un nom à toutes les rues, un casse-tête pour certaines communes
Une loi censée simplifier la vie mais qui s'avère difficile à mettre en œuvre. La loi 3DS, adoptée en février 2022, oblige les communes à dénommer les "voies et lieux-dits, y compris les voies privées ouvertes à la circulation". Dans certaines communes, certains services se trouvaient en difficulté en raison de l'absence d'adresse par endroit: les services de secours ou de poste par exemple.
À Etalondes, en Seine-Maritime, "tout le territoire communal était en défaut d'adressage", affirme ainsi auprès de BFMTV le maire, Mario Dona. Comme cette rue qui possède deux noms: l'un pour le trottoir de gauche, l'autre pour celui de droite.
"Les services d'urgences et de secours peuvent être amenés à se rendre sur un lieu à partir d'une adresse GPS. L'adresse étant mauvaise, on perdrait beaucoup de temps, voire même ne jamais y arriver", explique aussi Mario Dona.
Jusqu'au 1er juin pour adresser les communes
Les communes de moins de 2.000 habitants ont désormais jusqu'au 1er juin 2024 pour adresser toutes leurs rues et autres voies. Cette responsabilité incombe au conseil municipal. Mais le processus sème la pagaille par endroit, notamment à cause des lieux-dits.
À Passavant-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire, le maire a supprimé plusieurs lieux-dits en 2022 et les a remplacés par des rues avec des numéros. Une opération qui n'est pas passée auprès des habitants. Claudine Bonneau, par exemple, a déclaré à Franceinfo en janvier: "Les lieux-dits du village font partie de notre patrimoine, ça fait partie de notre identité". Le Gincherau, le nom du lieu-dit où elle habite, "ça a un sens. Il y en a un en France, c'est nous!".
"On peut ne pas oublier notre histoire pour une question de simplification administrative", a-t-elle ajouté.
Démission d'un maire
L'ancien maire "ne voulait absolument pas corriger l'erreur qu'on avait collectivement faite", explique Olivier Lecomte, nouveau maire. Son prédécesseur a dû quitter son poste après la démission de la totalité de son conseil municipal, selon Le Courrier de l'Ouest.
"On est en démocratie, un maire doit écouter son conseil municipal", relate Olivier Lecomte. Il a donc décidé de remettre les panneaux des lieux-dits.