Donald Trump de retour sur Twitter ? Pourquoi les États-Unis guettent ce moment

Donald Trump avait été banni de Twitter après l’assaut du Capitole en janvier 2021.
Donald Trump avait été banni de Twitter après l’assaut du Capitole en janvier 2021.

ÉTATS-UNIS - Le symbole est discret, mais il pourrait peser sur la prochaine présidentielle américaine. De nombreux utilisateurs de Twitter, en majorité des soutiens de Donald Trump, ont remarqué que l’ancien président a retrouvé ce jeudi 25 mai son badge bleu de certification. Un signe que le magnat de l’immobilier, qui brigue un second mandat et avait déserté le réseau social depuis l’assaut du Capitole en janvier 2021, pourrait recommencer à s’y exprimer… et y dicter l’agenda de l’élection prévue en novembre 2024.

Si ce badge était auparavant délivré aux internautes – majoritairement des personnalités publiques – ayant fait gratuitement vérifier leur profil, il signifie désormais, depuis l’arrivée d’Elon Musk à la tête du réseau social, que l’ancien président a souscrit un abonnement à Twitter Blue pour 8 dollars par mois. Et qu’il compte donc réinvestir le réseau social.

« Trump a la coche bleue… J’ai hâte qu’il revienne sur Twitter »

Elon Musk et Twitter ouvrent les bras à Donald Trump

Le compte Twitter de Donald Trump avait été suspendu après l’assaut du Capitole en janvier 2021. Le réseau social avait alors justifié cette décision par le « risque de nouvelles incitations à la violence » de la part du président sortant, qui avait appelé ses partisans à se mobiliser alors que le Congrès devait certifier la victoire de son rival Joe Biden à la présidentielle.

Mais quelques semaines seulement après avoir racheté Twitter, Elon Musk l’avait réintégré – et avec lui ses tweets –, après avoir demandé leur avis aux utilisateurs dans un sondage : « Le peuple s’est exprimé. Trump va être rétabli », avait tweeté l’entrepreneur en novembre 2022. L’ancien président a jusqu’ici snobé la plateforme, à laquelle il préfère Truth Social (« le réseau social de la vérité », en français), son propre portail lancé en octobre 2021.

La porte de la firme à l’oiseau bleu lui est en tout cas grande ouverte. Car avec Elon Musk, la plateforme a pris un virage serré à droite, comme l’a notamment démontré une enquête du Monde, et semble désormais se professionnaliser dans les contenus politiques conservateurs. Le multimilliardaire a toujours assuré vouloir faire de Twitter la « place publique numérique de l’humanité », où la liberté d’expression règne. En pratique, il n’hésite pas à insulter ceux qui le critiquent et les médias traditionnels – et fait du pied, dans le même temps, aux commentateurs de droite.

Au début du mois, le présentateur star Tucker Carlson a ainsi choisi de lancer sa nouvelle émission sur Twitter après son départ de Fox News, où 3,3 millions de téléspectateurs en moyenne écoutaient ses opinions radicales et parfois complotistes. Le site d’information conservateur The Daily Wire a aussi décidé de diffuser ses podcasts sur ce réseau social, y compris celui de Matt Walsh, un commentateur connu pour ses propos transphobes. Mercredi, c’est encore sur Twitter que le républicain Ron DeSantis, rival de Donald Trump dans la course à la Maison Blanche, a choisi de lancer sa campagne lors d’une discussion en direct avec Elon Musk dans un salon audio – qui a tourné au fiasco technique.

Le modérateur de l’échange, David Sacks, un homme d’affaires républicain, a semblé s’adresser directement à Donald Trump à l’issue de la conversation : « L’invitation est ouverte à n’importe quel autre candidat qui souhaiterait faire ça », a-t-il lancé. Suivez son regard.

Une plus grande caisse de résonance sur Twitter

L’ancien président s’engagera-t-il dans le boulevard que semble lui offrir Twitter pour répondre à son concurrent, soutenu par Elon Musk à la présidentielle ? Pour l’heure, et malgré son inculpation historique, le républicain de 76 ans surfe largement au-dessus de la mêlée de candidats républicains, hypothétiques comme déclarés. Dans un sondage réalisé mi-mai, Donald Trump récoltait 61 % des voix républicaines contre 32 % pour Ron DeSantis.

Mais si Truth Social lui permet de mobiliser sa base qui lui est en grande partie restée fidèle (et d’engranger de l’argent pour lui-même plutôt que pour Elon Musk), le site ne lui offre qu’une petite caisse de résonance par rapport à Twitter. Il est suivi par 5,3 millions d’abonnés sur son propre réseau, principalement des électeurs acquis à sa cause, contre 86,9 millions de « followers » sur Twitter, son ancienne plateforme de prédilection qu’il utilisait avidement avant sa suspension. Pendant son mandat, elle était même devenue un véritable outil de gouvernance pour lui.

Pourrait-il s’en passer cette fois-ci ? D’après Rolling Stone, les Américains ne devraient pas tarder à le savoir. Le magazine rapportait en effet en janvier que le milliardaire ne souhaitait pas renouveler son contrat d’exclusivité avec Trump Media & Technology Group (TMTG), son entreprise qui gère Truth Social. Selon cet accord, qui ne s’applique pas aux messages politiques, l’ancien président doit notamment attendre six heures après avoir posté sur son réseau social pour partager son contenu sur un autre. Or le contrat d’exclusivité arrive à son terme au mois de juin… en même temps que la grande convention organisée par le parti républicain qui devrait sonner le début de la bataille pour la primaire.

En attendant, l’ancien président a déjà fait son retour en mars sur Facebook et YouTube, dont il avait également été exclu en 2021. « JE SUIS DE RETOUR ! », avait écrit l’homme d’affaires. Ses mots avaient été accueillis par des milliers de commentaires, dont plusieurs « Heureux de vous revoir » et « Quel soulagement que vous soyez de retour Monsieur le président ».

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