Agression sexuelle: trois ans de prison avec sursis requis contre le patron du CNC Dominique Boutonnat

Trois ans de prison avec sursis ont été requis par le parquet de Nanterre ce vendredi 14 juin contre Dominique Boutonnat. Le président du CNC était jugé pour avoir agressé sexuellement son filleul, une affaire pour laquelle plusieurs associations ont demandé son retrait de ses fonctions. Le jugement du tribunal correctionnel de Nanterre a été mis en délibéré au 28 juin.

Le patron du très puissant CNC, devenu pour certains un symbole d'impunité des violences sexuelles dans le milieu du 7e art, était accusé par son filleul de l'avoir embrassé de force et agressé sexuellement lors d'un séjour en Grèce en août 2020.

Dominique Boutonnat avait alors 52 ans et son filleul 19 ans.

Nus dans une piscine

Son parrain, avec qui il n'a pas de lien de parenté, a tenté de le masturber, après qu'ils se sont baignés nus dans une piscine, accuse la victime dans sa plainte que l'AFP a consultée.

"Je le masturbe pour qu'il arrête de me toucher", dénonce-t-il encore, assurant que son parrain avait ensuite essayé de lui imposer une fellation.

Pour sa part, le président du CNC a dès les premières investigations reconnu des "baisers consentis", "des gestes d'affection qu'il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose", avait affirmé en 2022 son avocat Emmanuel Marsigny.

Reconduit à son poste

Dominique Boutonnat avait été mis en examen pour tentative de viol, mais le parquet a écarté cette qualification pour uniquement retenir l'agression sexuelle, suffisamment caractérisée selon lui pour qu'un procès se tienne.

Malgré sa mise en examen en février 2021, Dominique Boutonnat avait été reconduit par l'exécutif à son poste à la tête du CNC en juillet 2022.

La CGT-spectacle avait appelé à sa démission en octobre 2022, et le collectif 50/50, qui milite pour l'égalité, la parité et la diversité dans l'industrie cinématographique et audiovisuelle, avait déploré sa reconduction.

Article original publié sur BFMTV.com