"On doit souhaiter avoir un enfant:" 50 ans après la loi Veil, un député qui a voté pour le texte raconte

50 ans après la promulgation de la loi Veil, l'ancien député de l'UDR (ex-Les Républicains) Jacques Legendre revient sur son choix de voter en faveur de la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse le 17 janvier 1975.

Il se rappelle qu'il lui "paraissait impensable de laisser des malheureuses s'enfermer dans une situation où elles avaient le choix d'avorter dans de mauvaises conditions ou dans des conditions dangereuses ou d'avoir un enfant contraint." "On doit souhaiter avoir un enfant. On ne doit pas être contraint d'avoir un enfant", dit-il à BFMTV.

"Elle a toujours répondu avec précision et avec cœur"

Élu du Nord, il se souvient que seuls deux députés de ce département ont voté pour ce texte.

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"Les autres députés ont voté contre. Nous étions tous les deux élus de territoires pauvres et ruraux et nous avions la connaissance de ce qui se passait sur le terrain", analyse-t-il 50 ans plus tard.

L'ancien élu raconte avoir été "choqué par la façon dont certains" avaient attaqué Simone Veil à l'époque. "Je l'ai dit à l'un de ceux qui avait été particulièrement violents et que je connaissais bien. Je l'avais un peu engueulé", se souvient-il.

"Je pense que Simone Veil a toujours répondu. Elle avait le bon ton, elle n'a pas voulu la polémique. (...) Elle a compris que ce débat qui était un débat qui engageait un peu le fond des êtres, il ne fallait pas le laisser dériver vers la polémique. Et donc elle a toujours répondu avec précision et avec cœur", explique Jacques Legendre.

À l'époque, les débats sont vifs et les réticences sont fortes, notamment d'hommes issus "de générations précédentes qui avaient été très marquées par les conséquences de la Première Guerre mondiale où la France avait perdu tellement d'hommes."

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"Et ils ont été élevés dans cette idée que la France avait besoin d'avoir à nouveau des jeunes Français", poursuit l'ancien député.

En 2023, 243.623 IVG ont été enregistrées, soit 8.600 de plus que l'année précédente, selon une récente étude de la Direction statistique des ministères sociaux (Drees). Les femmes de 25 à 29 ans ont le plus recours à l'avortement. La "liberté garantie à la femme" de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en mars 2024.

Article original publié sur BFMTV.com