Dix ans après Chibok, le Nigeria toujours en proie au fléau des enlèvements

L’enlèvement de masse dans la ville de Chibok avait suscité un tollé international en 2014, et déclenché une campagne internationale baptisée Bring Back Our Girls (Ramenez-nous nos filles).  - Credit:Sunday Alamba/AP/SIPA
L’enlèvement de masse dans la ville de Chibok avait suscité un tollé international en 2014, et déclenché une campagne internationale baptisée Bring Back Our Girls (Ramenez-nous nos filles). - Credit:Sunday Alamba/AP/SIPA

C'est une nouvelle porteuse d'espoir. Il y a quelques semaines, Patience Bulus et Mercy Ali Paul ont toutes deux décroché leur diplôme universitaire aux États-Unis. Dix ans presque jour pour jour après avoir été enlevées et séquestrées par le groupe djihadiste Boko Haram. « Obtenir mon diplôme est comme un rêve dont je n'aurais jamais cru qu'il se réaliserait, a réagi Mercy Ali Paul. Il y a dix ans, j'espérais simplement survivre au cauchemar de l'enlèvement. » Pour Patience Bulus, cette distinction du Dickinson College, en Pennsylvanie, est « bien plus qu'un diplôme » : « C'est un témoignage de résilience et d'espoir. »

Le 14 avril 2014, vers 23 heures, les deux jeunes filles ont été, comme 276 de leurs camarades, kidnappées par Boko Haram. L'établissement, dont une grande partie a été incendiée dans l'assaut, se situe à Chibok, dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria. Dans sa définition abrégée en haoussa, « Boko Haram » signifie « l'éducation occidentale est interdite ». La secte cible donc particulièrement les lycées et les écoles où est dispensé un enseignement qu'ils jugent trop occidental.

Peu après le raid, 57 jeunes filles parviennent à s'enfuir, en sautant des véhicules dans lesquels elles sont entassées. Les autres restent captives de la secte. Certaines seront mariées de force avec leurs ravisseurs, et détenues pendant des années dans la forêt de Sambisa, le sanctuaire de Boko Haram. Plusieurs d'entre elles recouvreront finalement la liberté [...] Lire la suite