Qui a dit : « Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé » ?

La première entrevue de Nicolas Machiavel et Cesar Borgia (gravure d'après le tableau de Federico Faruffini).  - Credit:Leemage via AFP
La première entrevue de Nicolas Machiavel et Cesar Borgia (gravure d'après le tableau de Federico Faruffini). - Credit:Leemage via AFP

C'est Machiavel qui, en 1532, constata dans Le Prince qu'« il est plus sûr d'être craint que d'être aimé ».

Adressé à Laurent II de Médicis (1492-1519), Le Prince de Machiavel n'est pas un traité théorique, mais un essai pratique, ensemble de conseils donnés à un prince pour conquérir le pouvoir et le conserver. Pour élaborer ce véritable « discours de la méthode » de l'homme d'État, Nicolas Machiavel se fonde sur une étude minutieuse de l'histoire de Rome et de l'Italie. Et qu'est-ce que l'histoire nous montre, si ce n'est que la cruauté, la ruse, la violence et le mensonge l'emportent toujours sur la bonté, la probité et la morale ?

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La puissance plutôt que la morale

Dans ce texte, il ne part donc pas de ce que l'homme devrait être, mais de ce qu'il est, et conseille au souverain de savoir s'écarter de la morale quand besoin est, quitte à utiliser la violence. Jusque-là, de Platon à Thomas d'Aquin, politique et morale étaient inséparables, et la politique pensée comme une morale collective : sa fonction première était de déterminer comment rendre les individus vertueux. Avec Machiavel, le lien entre morale et politique est rompu : celle-ci est désormais affaire de puissance. Et cette dernière n'est plus le moyen de mettre en œuvre un idéal, mais devient une fin en soi.

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