Une disposition clé de la réforme judiciaire de Nétanyahou invalidée

La Cour suprême israélienne a décidé, lundi 1er janvier, d’invalider une disposition “clé” de la réforme judiciaire de Benyamin Nétanyahou, qui prévoyait d’empêcher le pouvoir judiciaire d’annuler les décisions du gouvernement jugées “déraisonnables”, rapporte Ha’Aretz.

“Il s’agit d’un coup dur pour M. Nétanyahou et ses alliés partisans d’une ligne dure, qui affirment que c’est le corps législatif, et non la Cour suprême, qui devrait avoir le dernier mot sur la légalité de la législation et d’autres décisions phares”, remarque Israel Hayom.

Une décision qui risque de raviver les divisions

La décision “historique” de la Cour menace “de rouvrir les fissures […] qui ont précédé la guerre actuelle du pays contre le Hamas”, prévient par ailleurs le quotidien.

Car dès son annonce en janvier 2023, retrace Ynetnews, la réforme avait provoqué “un clivage sans précédent au sein de la société israélienne” et “déclenché une vague massive de manifestations dans tout le pays pendant la majeure partie de l’année”.

Parmi “les centaines de milliers d’Israéliens” qui descendaient chaque semaine dans la rue pour manifester contre le gouvernement, avant la sanglante attaque menée par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, se trouvaient des réservistes militaires, rappelle Israel Hayom. “Alors que les réservistes ont rapidement repris leur service (lors du déclenchement de la guerre), on ne sait toujours pas ce qui se passerait si (la réforme judiciaire) était relancée. Une reprise des manifestations pourrait saper l’unité nationale et affecter l’état de préparation de l’armée si les soldats refusaient de se présenter au travail”, craint le journal.

Vers une “crise constitutionnelle” ?

Le New York Times entrevoit pour sa part une possible “crise constitutionnelle” en Israël, estimant que la décision de lundi “annonce une confrontation potentielle entre la plus haute autorité judiciaire et la coalition au pouvoir”.

Le ministre israélien de la Justice, Yariv Levin, a dénoncé lundi la décision de la Cour suprême. “La concentration du pouvoir entre les mains des juges lors des décisions de justice compromet l’équilibre des pouvoirs entre les trois branches du gouvernement dans un système démocratique”. La décision “ne nous découragera pas”, a-t-il déclaré, sans préciser ce que comptait faire le gouvernement.

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