Disparition d’Émile : la découverte d’ossements du jeune garçon fait basculer l’enquête dans une nouvelle phase

FAITS DIVERS - Des ossements mais toujours aucune réponse. Seulement trois jours après la reconstitution grandeur nature de la journée où Émile a disparu, des os appartenant au petit garçon de 2 ans et demi ont été retrouvés samedi et formellement identifié ce dimanche 31 mars. La fin de neuf mois d’une attente interminable pour la famille mais le début d’une toute nouvelle enquête pour déterminer les causes précises de sa mort.

Disparition d’Émile au Haut-Vernet : où en est l’enquête, huit mois après les faits ?

Disparu le 8 juillet 2023, le petit Émile avait échappé à la surveillance de sa famille alors qu’il venait passer des vacances dans la maison de ses grands-parents maternels dans le hameau du Haut-Vernet. Depuis ce moment fatidique, toutes les pistes ou presque avaient été envisagées par les enquêteurs : mauvaise chute, animal, enlèvement… Mais jusqu’à ce jour, aucune théorie n’avait été écartée ou privilégiée.

· Déterminer la cause de la mort

Découverts samedi par une promeneuse, les restes humains appartenant au petit garçon n’ont pas encore révélé leurs secrets.

En effet, l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale de Pontoise va pouvoir procéder aux « analyses criminalistiques sur les ossements ». Un travail qui devrait rapidement permettre d’établir la cause du décès du jeune garçon. Et notamment ce qui est ante et post mortem sur les restes retrouvés. De quoi permettre de savoir si l’enfant a chuté, ou s’il a été victime d’une blessure ou d’un coup violent avant une éventuelle chute par exemple. Et si des animaux sont intervenus avant ou après le décès, « ça se saura bien évidemment », a confirmé le procureur de la République d’Aix-en-Provence sur BFMTV.

Ce dimanche, il a d’ailleurs expliqué que malgré ce dénouement tragique, l’enquête allait véritablement pouvoir commencer. Car avant ces ossements, aucun élément matériel et aucune scène de crime n’avaient permis de se baser sur des éléments concrets.

· La piste de l’enlèvement écartée ?

Jusqu’alors, la piste d’une chute mortelle près de ce hameau des Alpes-de-Haute-Provence avait même fini par être mise de côté. La faute aux très nombreuses battues infructueuses organisées depuis le 8 juillet pour retrouver le petit garçon.

Faute de résultats, la requalification de l’enquête pour enlèvement et séquestration pouvait laisser penser qu’une piste criminelle était maintenant privilégiée, même si aucune version n’avait été totalement écartée.

C’est finalement la situation inverse qui semble maintenant se produire. La découverte de restes humains si près du lieu où il se trouvait initialement tend à écarter la piste d’un enlèvement et/ou d’une séquestration. À l’inverse, la théorie d’une chute mortelle pourrait finalement devenir cohérente. Reste à savoir si les ossements n’ont pas été déposés après la mort. « Rien n’indique que les ossements étaient présents au moment des recherches », dit en ce sens Marie-Laure Pezant, porte-parole de la Gendarmerie nationale, sur BFMTV.

« Cela peut être un accident d’Émile seul, une personne qui a causé un accident ou une personne mal intentionnée. On explore toutes les pistes », ajoute-t-elle.

· Une découverte tardive ?

Comme évoqué plus tôt, des fouilles autour du Haut-Vernet, il y en a eu beaucoup depuis l’été dernier. Mais jamais des ossements n’avaient été retrouvés dans ce paysage vallonné. L’enquête devra donc établir si les différentes battues citoyennes et policières sont passées à côté de la dépouille de l’enfant. Ce qui intrigue aussi, c’est que les policiers étaient aidés de brigades cynophiles lors des recherches sur le terrain, sans jamais découvrir la moindre trace du petit Émile.

À ce sujet, le maire de la commune voisine du Vernet confie au Figaro que cette zone avait « été archi-fouillée par les gendarmes ». Impossible donc, selon lui, de ne pas retrouver le petit garçon plus tôt, d’autant plus qu’il s’agit d’« un endroit où passent les chasseurs et leurs chiens, les habitants quotidiennement et où des travaux forestiers ont été réalisés à l’automne ».

Pour faire la lumière sur ces éléments, la zone de découverte a été « gelée » pour permettre des fouilles approfondies menées par une trentaine de personnes. « Il nous en manque donc il va falloir que l’on puisse refaire des recherches pour voir s’il y a d’autres ossements sur le territoire », explique Marie-Laure Pezant après la découverte du crâne et des dents de l’enfant.

Le procureur souligne aussi que les individus impliqués dans les battues vont malgré eux « devenir des témoins ». Cependant, la présence d’animaux dans les environs, les intempéries ainsi que le terrain escarpé pourront peut-être aider à expliquer pourquoi la découverte a pris autant de temps, si le corps d’Émile se trouvait dans la zone depuis le 8 juillet.

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