"La discrimination sur l’âge des actrices n’a plus lieu d’être" : Face au sexisme, Isabelle Adjani pousse un cri du cœur
Le 18 septembre prochain, sur France 2 Isabelle Adjani est à l'affiche du film Adieu vinyle, de la réalisatrice Josée Dayan. La comédienne en a ainsi profité pour faire passer un message concernant la misogynie dans le milieu artistique.
Après avoir incarné une actrice pour Nicolas Bedos (Mascarade) et François Ozon (Peter von Kant), vous voici Ève, une chanteuse glamour, pour Josée Dayan. Qu’est-ce qui vous a attirée chez elle ?
Isabelle Adjani : Sa correspondance avec les héroïnes de films noirs des années 50. Ce qui s’échappe de ce personnage, c’est qu’elle est née dans un monde starisé, sophistiqué, et on sent qu’elle ne va pas pouvoir s’adapter à la nouvelle vague qui arrive. Ève appartient à une autre époque, ce qui la rend indéchiffrable, un peu comme un personnage de polar, avec cette aura de mystère presque mélancolique. Pour moi, ce film est un exercice d’admiration, de la part de Josée Dayan, la réalisatrice, pour le cinéma hollywoodien des années 50.
Ève semble avoir beaucoup en commun avec vous... Est-ce le cas ?
Sûrement ! Je trouve que c’est toujours un compliment quand on me dit que je ressemble à mes personnages parce que cela veut dire que je les ai rendus crédibles, au point qu’ils semblent proches de moi, et vice versa.
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« Je suis vieille et je vous emmerde », déclare votre personnage. Ça vous va bien ?
Oui ! (Rires) C’est une manière d’exprimer : voilà, aujourd’hui, la discrimination sur l’âge des actrices n’a plus lieu d’être. Nous, les comédiennes, pouvons tout jouer à partir du moment où nous le décidons. L’avenir est là, il nous appartient, c’est à nous de ne pas nous laisser victimiser, enfermer et devenir notre propre ennemie. Oui, il y aura toujours des vieux cons, des sales types, et même des femmes qui n’aiment pas les femmes ! C’est à nous, avant tout, d’avoir les idées et de nous adresser à des productions progressistes et à des metteurs en scène ou des scénaristes féministes. Avec de l’énergie, on peut dépasser absolument tous les obstacles misogynes.
Comme votre personnage, avez-vous connu, durant votre carrière, des moments de concurrence féroce avec d’autres actrices ?
La rivalité, c’est une chose très française, qui existe si peu chez les Anglo-Saxons. Là-bas, les actrices sont solidaires entre elles. J’ai touj...
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