Dior ou l’art si français de recevoir

Toute la magnificence de la soirée organisée par Dior avec la fondation Venetian Heritage, le 20 avril. - Credit:
Toute la magnificence de la soirée organisée par Dior avec la fondation Venetian Heritage, le 20 avril. - Credit:

Au firmament de la mondanité, le 5 septembre 1951 brille toujours d'un éclat particulier : ce soir-là, Charles de Beistegui, moderne Saint-Simon, recevait pour un bal en son palais vénitien : le tout-Café society avait supplié pour une invitation, avant de répéter ses entrées comme autant de derniers feux d'Ancien régime. Le tout, immortalisé par Cecil Beaton, Robert Doisneau et l'aquarelliste Serebriakoff.

Masques et costumes de Dali, Schiap'et Christian Dior, lui-même invité. L'acmé d'un monde et l'irruption d'un nouveau, celui où ceux qu'on ne recevait pas allaient devenir ceux qui recevaient…

Prestige et puissance

La mode et le luxe sont désormais les amphitryons des bals du siècle, conçus comme des instruments de prestige et de puissance. Ajoutez un zeste de philanthropie, du Met Ball – organisé le 6 mai par Anna Wintour pour récolter des fonds pour le Metropolitan Museum de New York – au bal de la Naumachie, mené à l'arsenal de Venise, le 20 avril 2024, en ouverture de la Biennale, par la fondation Venetian Heritage, pour la restauration de la Ca'd'Oro, avec le soutien de Dior.

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L'occasion de démontrer, au-delà de la mode, son empire sur l'art si français de recevoir – orchestré par Cordelia de Castellane, entre créations ad hoc de services et linge de table, bientôt disponibles – ou le monde de l'art contemporain dont les astres, invités à la soirée et aux expositions faisant courir la lagune, avaient souvent collab [...] Lire la suite