Non, un dinosaure n'est pas à l'origine du mythe du griffon

Une tête d'aigle, des ailes et un corps de lion : le griffon est une créature légendaire présente dans plusieurs cultures anciennes. Sa silhouette a-telle été inspirée du fossile d'un dinosaure ? A priori, non.

Depuis des dizaines d'années, une idée tenace s'est infiltrée dans certaines têtes. Largement inspirées par les tenants de la cryptozoologie, cette pseudo-science censée étudier "les animaux cachés" : la morphologie du griffon serait inspirée de celle d'un dinosaure.

Après tout, pourquoi pas ? Même s'ils n'en n'ont pas fait un rapport détaillé et circonstancié, il n'est pas impossible d'imaginer que des anciens soient tombés sur des fossiles de dinosaures et que certains de ces squelettes ont pu leur paraître fantastiques au point de les intégrer dans leur folklore.

C'est cette théorie qu'ont voulu vérifier Mark Witton et Richard Hing, deux paléontologues de l'Université de Portsmouth. Le premier étant également un paléoartiste impliqué dans la reconstitution et le dessin de nombreuses espèces de dinosaures et de ptérosaures.

Un dinosaure chinois suspecté

Les griffons font partie des créatures mythologiques les plus anciennes. Ils sont apparus pour la première fois dans l'art égyptien et Moyen-Oriental au cours du 4ème millénaire avant notre ère. Ils sont ensuite devenus populaires en Grèce au cours du 8ème siècle avant JC, pour preuve leurs traces dans des récits antiques, comme en témoigne par exemple le tombeau du Guerrier au griffon, vieux de 3500 ans et découvert à Pylos (aujourd’hui Chora) dans le sud-ouest du Péloponnèse, en Grèce.

Pour certains auteurs, ce sont des restes de Protoceratops, dénichés par des chercheurs d'or en Asie centrale qui ont inspiré les légendes évoquant des griffons.

Ces dinosaures qui vivaient au Crétacé (il y a entre 80 et 72 millions d'années) en Chine et en Mongolie font partie du groupe des dinosaures à cornes, les cératopsiens. Ces derniers étaient des créatures mesurant environ deux mètres de longueur qui, elles, ne possédaient pourtant pas de cornes sur leur tête mais une collerette développée derrière le cou, divisée en deux lobes qui pourrait évoquer des ailes.

Ils possédaient également un bec rappelant celui des oiseaux, en [...]

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