Le diagnostic est trop tardif, sa “crise d’asthme” était en réalité une embolie pulmonaire fatale

Les médecins avaient pris son embolie pulmonaire "massive" pour une crise d'asthme, une erreur de diagnostic qui lui a valu la vie.

Losing patients is the hardest part

Le verdict a été rendu. Le centre hospitalier de Châteaudun en Eure-et-Loir vient d’être condamné par le tribunal administratif d’Orléans à cause d’un retard de diagnostic qui a conduit à la mort d’une patiente. Une jeune femme décédée d’une embolie pulmonaire “massive”.

L’histoire, racontée par Actu.fr, remonte à 2010. Le 19 octobre de cette année-là, cette femme alors âgée de 38 ans s’était rendue aux urgences sur conseil de son médecin généraliste pour une “crise d’asthme aigüe”. Sur place, le personnel hospitalier s’est rapidement attelé à lui faire une radio des poumons, un examen qui avait révélé une “trame broncovasculaire majorée” et “une silhouette cardiaque un peu élargie”.

La patiente avait donc, dès le lendemain, été hospitalisée pour “une crise d’asthme sévère” et pour “une tachycardie”. Elle avait donc été placée sous oxygène et traitée par antibiotiques, broncodilitateur et coticoïdes, mais en dépit de ces traitements, son état s’était détérioré. Suite à quoi, elle avait été "réadmise au service des urgences de Châteaudun" en attendant d’être transférée au service de réanimation du centre hospitalier de Chartres. Mais la trentenaire a succombé à son état. Elle est décédée aux urgences d’une "embolie pulmonaire massive".

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Suite à ce drame, le mari de la défunte avait fait diligenter par un pneumologue une "expertise médicale amiable" pour "déterminer la responsabilité du centre hospitalier de Châteaudun" dans le décès. Et après enquête, l’expert avait retenu "un retard de diagnostic de l’embolie pulmonaire", un phénomène qui aurait fait perdre une "chance très importante d’éviter le décès” .

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"En dépit des constantes alarmantes de la patiente (...) et de signes biologiques inquiétants, nécessitant un transfert en réanimation qui aurait dû être effectué dès le 19 octobre, l'établissement du diagnostic (...) a été trop tardif, ce qui a conduit à l'administration d'un traitement inefficace et à des soins inappropriés”, ont fait savoir les juges du tribunal administratif d'Orléans. Pour l’expert, "si un traitement anticoagulant efficace, voire une fibrinolyse, avait été institué, elle aurait probablement été sauvée". L’établissement a donc été condamné à verser 137 000 euros au mari et au fils de la patiente.