Deux morts en Nouvelle-Calédonie, traversée par un regain de tensions

Un membre de la police française prend des photos d’un barrage routier mis en place par des indépendantistes à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 24 juin 2024.
DELPHINE MAYEUR / AFP Un membre de la police française prend des photos d’un barrage routier mis en place par des indépendantistes à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 24 juin 2024.

NOUVELLE-CALÉDONIE - Regain de tensions en Nouvelle-Calédonie. Les autorités locales ont annoncé deux nouveaux morts ce lundi 24 juin. Tous deux sont décédés après s’être rendus sur des barricades à Nouméa et ses alentours. Les violences ont repris dans l’archipel depuis l’annonce samedi du placement en détention provisoire en métropole de sept militants indépendantistes de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT).

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Le premier décès concerne un automobiliste qui avait « dû faire demi-tour sur la voie express en raison d’un barrage édifié par des militants indépendantistes », ont indiqué les pompiers. En conduisant à contresens sur la route menant vers le nord de l’île, ce dernier a provoqué un grave accident au niveau de la commune de Païta, à 30 kilomètres de Nouméa. Il est mort lors de ce choc frontal.

« Nos interventions sont compliquées depuis six semaines parce que comme toutes les autres forces de sécurité nous travaillons en mode dégradé », ont alerté les pompiers suite à ce grave accident, rapporte Outre Mer la 1ère. « S’il vous plaît Mesdames et Messieurs, ne prenez pas la voie express à contresens. Ne vous mettez pas en danger sciemment », ont-ils poursuivi.

Un jeune de 23 ans décède en « détresse respiratoire »

Une enquête a également été ouverte ce lundi concernant un jeune homme de 23 ans décédé après s’être rendue sur des barrages à Nouméa. « Dans la soirée (de dimanche), vers 20 h 30, les parents du jeune homme ont appelé les secours en raison de l’état de détresse respiratoire de leur fils, à son retour au domicile familial, après s’être rendus sur des barrages à Kaméré », a indiqué le procureur Yves Dupas dans un communiqué.

« Compte tenu des entraves à la circulation sur la voie publique, l’équipe du SAMU n’a pu intervenir », poursuit le procureur. Un médecin de la police a pu se rendre au domicile des parents et pratiquer les gestes de secours durant 45 minutes avant l’arrivée d’une ambulance, mais le jeune homme est décédé quelques heures plus tard au centre hospitalier de Nouméa, selon la même source.

« Afin de déterminer les causes de ce décès, le parquet a ordonné un examen scanographique ainsi qu’une autopsie, prévus à bref délai », poursuit le procureur, qui assure que le jeune homme avait dit à ses parents qu’il n’avait pas été « blessé par la police et qu’il avait “fait un délire” avec des copains ».

Depuis le 13 mai, date du début des émeutes et violences consécutives au projet de réforme constitutionnelle visant le dégel du corps électoral, neuf personnes ont été tuées dans les violences, dont deux gendarmes, selon le dernier bilan officiel.

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