Les deux Français arrêtés en Iran sont des « otages d’État », dénonce le Quai d’Orsay

A handout picture provided by the office of Iran's Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei shows him delivering a televised speech on the coronavirus situation in the capital Tehran, on August 11, 2021. (Photo by KHAMENEI.IR / AFP) / === RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT

IRAN - La France indignée. Le ministère des Affaires étrangères s’est insurgé ce jeudi 6 octobre et a dénoncé la « une mise en scène indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international » des « aveux » d’espionnage de deux Français arrêtés en mai dans le pays.

« Cette mascarade révèle le mépris de la dignité humaine qui caractérise les autorités iraniennes », ajoute le Quai d’Orsay dans une déclaration, réclamant la « libération immédiate » des deux Français, Cécile Kohler et Jacques Paris. Ils sont des « otages d’État », a encore fustigé Paris.

Quelques heures plus tôt, le site de la chaîne arabophone al-Alam de la télévision officielle iranienne a diffusé la vidéo d’une jeune femme s’exprimant en français affirme s’appeler Cécile Kohler et être agent de renseignement opérationnel à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, service de renseignement français).

Téhéran parle « d’atteinte à la sûreté »

Cette diffusion survient sur fond d’une vague de manifestations en Iran déclenchées le 16 septembre par la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des mœurs. La France avait dénoncé « avec la plus grande fermeté la poursuite de la répression brutale des manifestations » dans un communiqué publié lundi 3 octobre

L’Iran a accusé à plusieurs reprises des forces extérieures d’attiser les protestations et fait savoir la semaine dernière que neuf ressortissants étrangers -- notamment de France d’Allemagne, d’Italie, de Pologne et des Pays-Bas -- avaient été arrêtés.

L’Iran avait annoncé le 11 mai l’arrestation de deux Européens « entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société ». Les autorités françaises avaient alors dénoncé une arrestation « sans fondement » et demandé leur « libération immédiate ». Téhéran avait ensuite accusé début juillet d’« atteinte à la sûreté » du pays deux « syndicalistes français » arrêtés en mai.

Une source syndicale française les avait identifiés comme Cécile Kohler, une responsable du syndicat d’enseignants Fnec FP-FO, et son conjoint Jacques Paris. Elle précisait qu’ils faisaient du tourisme en Iran pendant les vacances de Pâques au moment de leur arrestation.

« Préparer le renversement du régime iranien »

Dans l’enregistrement diffusé jeudi, la femme affirme qu’elle et son conjoint étaient en Iran « pour préparer les conditions de la révolution et du renversement du régime iranien ». Ils devaient, toujours d’après ses déclarations, financer des grèves et des manifestations et même utiliser des armes « si nécessaire pour se battre contre la police ».

Selon l’homme montré dans la vidéo, qui s’exprime aussi en français, les objectifs de la DGSE « faire pression sur le gouvernement » iranien.

Plus d’une dizaine de ressortissants de pays occidentaux, binationaux pour la plupart, sont détenus ou bloqués en Iran, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d’otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.

Parmi elles, figure la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié, ainsi que Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d’emprisonnement pour espionnage, ce qu’il conteste.

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