Deux ans après son putsch en Birmanie, la junte militaire prolonge l’état d’urgence

Sur les réseaux sociaux “défilent des images de rues vides dans les plus grandes villes de Birmanie”, relate le quotidien britannique The Guardian. La conséquence, de la “grève silencieuse”, lancée par les opposants à la junte en ce deuxième anniversaire du coup d’État du 1er février 2021. Ces derniers ont fait le choix d’une contestation calme et prudente en faisant le choix de rester chez eux.

Il y a deux ans jour pour jour, rappelle le média italien Il Post, “l’armée birmane prenait le pouvoir en arrêtant tous les principaux leaders du parti de la majorité, y compris [la prix Nobel de la paix et cheffe de facto du gouvernement] Aung San Suu Kyi, en instaurant un régime très répressif. Ces deux dernières années, des milliers de personnes ont été arrêtées et tuées [au moins 2 900 selon l’Assistance Association for Political Prisoners] et les importantes manifestations contre le régime militaire réprimées par la violence.”

“Une imposture de la junte militaire”

Malgré ce semblant de résistance, l’anniversaire du coup d’État a été marqué par le prolongement de l’état d’urgence pour six mois supplémentaires. “Notre gouvernement travaillera à ce que des élections se tiennent dans tout le pays pour que les citoyens ne perdent pas leurs droits démocratiques”, a tenté de rassurer Min Aung Hlaing, dirigeant de facto du pays, dont les déclarations sont relayées par Al-Jazeera. Mais comme le rappelle ensuite le média qatari, “l’homme n’a pas donné de dates pour les élections, qui, de toute façon, ne peuvent pas se tenir pendant l’état d’urgence.”

Par ailleurs, un scrutin pourrait avoir lieu d’ici le mois d’août, mais “certains critiques estiment que celui-ci serait probablement une imposture visant à permettre à l’armée de conserver le pouvoir”, affirme le média qatari.

Stop au carburant pour l’aviation

Anticipant, déjà la veille, ce renouvellement de l’état d’urgence, plusieurs pays avaient annoncé la mise en place de sanctions à l’encontre de la junte. C’est le cas, en particulier, “du Royaume-Uni, des États-Unis et du Canada, qui ont, par exemple, pris des mesures visant à arrêter l’approvisionnement en carburant d’aviation de l’armée de l’air birmane, qui est accusée de bombarder des zones civiles de façon indiscriminée”, note The Guardian.

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