Des réfugiés massés en Turquie près de la frontière grecque

EDIRNE, Turquie (Reuters) - Les forces de sécurité turques ont stoppé mardi des centaines de personnes, principalement des Syriens, à la frontière entre la Turquie et la Grèce, porte d'entrée dans l'Union européenne. La gendarmerie a mis en place des barrages près de la ville d'Erdine, à une trentaine de kilomètres de la frontière grecque et à quelque 230 km à l'ouest d'Istanbul. La Turquie abrite le plus grand nombre de réfugiés syriens, quelque deux millions de personnes, mais les difficultés des conditions de vie et le manque de travail alimentent les départs vers la Grèce et l'Europe, souvent au prix de traversées périlleuses de la mer Egée. Mardi, 22 personnes ont encore trouvé la mort dans le naufrage de leur embarcation. "On ne trouve pas de travail ici (en Turquie). On entend dire que la vie est bien meilleure en Europe", explique Cherif, 27 ans, originaire de Kamichli en Syrie. "Après avoir vu tant de personnes mourir en mer, on a décidé de tenter cette route terrestre." Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le nombre de réfugiés syriens a grimpé en Turquie de plus de 200.000 depuis juin, alors qu'il n'avait augmenté que de 14.000 au cours des trois mois précédents. Il a en revanche diminué en Irak et au Liban. D'après les données du HCR, 428.735 Syriens ont déposé une demande d'asile dans 37 pays européens depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, qui s'est muée en guerre civile. Le nombre de ces demandes a grimpé durant l'été, augmentant de 60.000 depuis juillet. (Humeyra Pamuk, avec Tom Miles à Genève; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)