Des hommes du général libyen Khalifa Haftar soignés en Russie

Environ 70 militaires de l'Armée nationale libyenne (ANL) du puissant général Khalifa Haftar (photo) ont été envoyés en Russie pour y être soignés. Il s'agit du premier signe manifeste de coopération entre Moscou et un des groupes armés libyens. /Photo d'archives/REUTERS/Maxim Shemetov

BENGHAZI, Libye (Reuters) - Environ 70 militaires de l'Armée nationale libyenne (ANL) du puissant général Khalifa Haftar ont été envoyés en Russie pour y être soignés, apprend-on de diverses sources. Il s'agit du premier signe manifeste de coopération entre Moscou et un des groupes armés libyens. Un dirigeant du comité pour les blessés de l'ANL a expliqué que les combattants avaient quitté la Libye pour la Russie via l'Egypte. Il n'a pas fourni de précisions. Ce transfert, confirmé de source militaire, concerne 70 patients qui ont été transportés par avion de l'aéroport Benina de Benghazi vers l'Egypte d'où ils ont été acheminés en Russie. Il y aura d'autres opérations de ce genre, ajoute-t-on. Khalifa Haftar combat depuis deux ans à Benghazi, dans l'Est libyen, une alliance d'islamistes et d'anciens rebelles, et est proche de l'Egypte et des Emirats arabes unis. Le général entretien aussi une amitié avec la Russie. Il s'est rendu deux fois à Moscou l'an dernier pour demander de l'aide militaire. Les opposants du général Haftar estiment que ses liens avec la Russie sont une nouvelle tentative de mettre en difficulté le gouvernement d'entente nationale, mis en place par les Nations unies en mars dernier à Tripoli. La Libye est en proie à des combats fratricides entre divers groupes armés depuis la guerre civile de 2011 qui s'est soldée par la chute de Mouammar Kadhafi. Le général Haftar, qui a été l'allié du colonel Kadhafi avant de rejoindre le soulèvement de 2011 dans le sillage des "Printemps arabes", accuse le nouveau gouvernement d'être sur la même ligne que certaines forces islamistes libyennes. (Ayman al Warfalli, Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)