"Le Dernier des juifs": pourquoi le titre de ce film a fait réagir certains exploitants de cinéma

Un titre qui pose "problème". Alors que doit sortir au cinéma le 24 janvier prochain le film Le Dernier des juifs, son réalisateur Noé Debré a confié à l'Express que le titre du long-métrage avait fait réagir certains distributeurs de cinéma, en lien avec le contexte géopolitique de la guerre Israël-Hamas et la multiplication des actes antisémites en France.

"Certains exploitants nous ont demandé: 'Mais… vous allez garder ce titre ?'. (...) Nous étions assez sûrs de nous", a-t-il précisé dans une interview à L'Express.

"J’ai posé (cette question), vraiment, sans provocation aux distributeurs : 'C’est quoi le problème avec le titre?' Personne ne pouvait répondre. Je pense qu’il y a une fébrilité un peu abstraite autour de ces questions", a assuré Noé Debré.

"Un objet autour duquel se rassembler"

Écrit et tourné avant les attaques du 7 octobre, Le Dernier des juifs, raconte l'histoire de Giselle (Agnès Jaoui), une mère juive malade et angoissée par la recrudescence des actes antisémites dans leur ville de banlieue.

Persuadée qu'elle et son fils, Bellisha, sont les derniers juifs de leur quartier, Giselle souhaite quitter son domicile. Mais, malgré la multiplication de tags antisémites, de cambriolages ciblés dans la cité, le jeune homme de 27 ans, lui, n'a pas envie de partir. Pour rassurer sa mère, il va toutefois lui faire croire qu'il prépare leur départ.

Dans son interview, Noé Debré explique également avoir fait le choix; malgré le contexte, de maintenir la date de sortie du film au 24 janvier. "La question se serait posée si l’on avait craint les malentendus. (...) Or ce n'est pas le cas", affirme le cinéaste.

"Nous sommes tombés d’accord, notamment avec Agnès Jaoui, qui a vécu les événements d’une façon encore plus douloureuse (la comédienne a perdu deux membres de sa famille lors des attaques du 7 octobre, et trois autres ont été pris en otage, NDLR), sur le fait qu’une partie des Français avaient précisément besoin d’un objet auquel ils puissent s’identifier, et autour duquel se rassembler. Et que, peut-être, le film pouvait être cela", conclut le réalisateur.

Article original publié sur BFMTV.com