Depuis 3800 ans, l’humain est le principal responsable de l’érosion dans les Alpes

A partir de carottages effectués dans le lac du Bourget, des chercheurs de l’université Savoie Mont-Blanc ont pu faire la différence entre le rôle du climat et celui de l’activité humaine dans l’érosion des sols alpins. Dès l’âge du bronze, l’impact humain est majeur.

C’est à une délicate recherche en responsabilités que se sont adonnés les chercheurs du laboratoire Environnements, dynamiques et territoires de montagne (Edytem, CNRS, université Savoie Mont-Blanc) en collaboration avec l’Institut de physique du globe. Qui de l’humain ou du climat est le principal responsable de l’érosion des sols alpins ?

Depuis 3800 ans, l’être humain est plus fort que le climat

À partir de carottages effectués dans les sédiments du lac du Bourget et d’échantillonnages dans ses deux principaux affluents, le Rhône et l’Arve, d’analyses des pollens et des résidus d’ADN anciens conservés dans des petits lacs de montagne et à l’aide d’une bonne dose de mathématiques, cette équipe est arrivée à un résultat stupéfiant que vient de publier Nature Communications : depuis 3800 ans, l’être humain est plus fort que le climat !

L’érosion est un phénomène continu qui altère les roches et lessive les sols qui sont entraînés dans le réseau hydrographique. À l’échelle des 10.000 dernières années considérées par l’étude, il a deux principaux moteurs. L’un est naturel, c’est le travail de l’eau, du vent, des glaces. L’autre est humain : c’est la dégradation des sols par leur exploitation et leur mise à nu qui accélère les causes naturelles. "Un massif montagneux est un bon terrain d’observation car la topographie accélère les transports de matériaux et présente donc un taux d’érosion plus élevé plus facile à mesurer, explique William Rapuc, chercheur à Edytem et à l’université de Durham (Royaume-Uni) et l’un des auteurs de l’article.

Réceptacle des 5000 km² d’un bassin versant s’étendant du haut du mont Blanc à 4805,59 mètres jusqu’à 252 mètres d’altitude, le lac du Bourget accumule la mémoire de l’érosion par le ruissellement des pentes et les apports du Rhône et de l’Arve.

La barge qui a servi à carotter le fond du lac du Bourget. La plateforme a dû supporter six tonnes de matériels. Crédits : Edytem

Le point de départ de cette aventure, c’est donc cette platef[...]

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