Delors le catholique, la part cachée de son action

Jacques Delors, le 21 décembre 2012.  - Credit:CHAMUSSY/SIPA / SIPA
Jacques Delors, le 21 décembre 2012. - Credit:CHAMUSSY/SIPA / SIPA

Dans la pluie d'hommages qui ont accompagné la mort de Jacques Delors, sur fond de captations d'héritages, on a glorifié Delors l'Européen, Delors l'homme de gauche, le syndicaliste, le social-démocrate… Mais a été peu évoquée une dimension qui, pourtant, fut aux racines de tous les engagements de Jacques Delors et continua, toute sa vie durant, a irrigué sa vie : la dimension spirituelle.

Jusqu'à son dernier souffle, l'homme restera un catholique pratiquant, fidèle et discret. Cette foi, il l'avait reçue en héritage de sa mère et la forgera avec son épouse, Marie Lephaille, avec laquelle il partagera la plupart de ses engagements. Delors agit dans le droit fil du christianisme social, dans la perspective tracée par l'encyclique Rerum novarum (1891) du pape Léon XIII, dont s'inspira Marc Sangnier en fondant, au tout début du XXe siècle, Le Sillon, mouvement populaire rassemblant bourgeois et ouvriers dans une vision commune de l'homme et de la société et qui influencera des générations de dirigeants politiques, économiques, sociaux, intellectuels - parmi lesquels Delors. Les chrétiens se partageaient alors entre l'Action française, à droite, et Le Sillon, à gauche. Le « delorisme » est le fruit de cette histoire-là.

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Initié à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), l'engagement public de Jacques Delors est nourri de cette foi, de la CFDT – qu'il contribua à créer en 1964 – aux clubs Témoins [...] Lire la suite