Décès de Jean-Luc Godard : le réalisateur a eu recours au suicide assisté

Le réalisateur est décédé à l'âge de 91 ans (AFP)

Le réalisateur franco-suisse a eu recours à l’assistance au suicide. En Suisse, cette pratique est autorisée. De quoi s'agit-il ?

Jean-Luc Godard est décédé ce mardi 13 septembre, le réalisateur était âgé de 91 ans. Selon ses proches - et comme le révèle Libération - le cinéaste franco-suisse a eu recours au suicide assisté, une pratique autorisée et encadrée en Suisse depuis 1937. "Il n’était pas malade, il était simplement épuisé. Il avait donc pris la décision d’en finir. C’était sa décision et c’était important pour lui que ça se sache", a confirmé un proche de la famille au quotidien français.

Dans un communiqué, sa famille a précisé qu'il était parti "paisiblement" à son domicile dans la commune suisse de Rolle. "M. Godard a eu recours à l’assistance légale en Suisse d’un départ volontaire suite à de multiples pathologies invalidantes, selon les termes du rapport médical", a expliqué Patrick Jeanneret, conseiller de la famille. Pendant sa vie, l'homme de cinéma avait fréquemment évoqué le sujet de la mort. "Je demande souvent à mon médecin, mon avocat, comme ça : “Est-ce que si je viens vous demander des barbituriques, […] de la morphine, est-ce que vous m’en donnerez ?” Je n’ai eu encore aucune réponse favorable", racontait Jean-Luc Godard en 2014, comme le rappelle Libération.

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Pas de mobile égoïste

Contrairement à la France, le suicide assisté est autorisé en Suisse. L’article 115 du code pénal suisse stipule que "celui qui, poussé par un mobile égoïste, aura incité une personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera puni d’une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d’une peine pécuniaire".

De quoi s'agit-il ? Pour pouvoir recourir au suicide assisté en Suisse, il est indispensable d'avoir ses capacités de discernement et de pouvoir s'administrer soi-même la dose létale. De plus, l'aidant ne doit avoir aucun "mobile égoïste" (comme un intérêt à toucher un héritage). En Suisse, cette démarche est prise en charge par des associations et non par des médecins. En France, la loi pourrait bientôt changer. Ce mardi 13 septembre, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a rendu un avis public : "Il existe une voie pour une application éthique d'une aide active à mourir, à certaines conditions strictes avec lesquelles il apparaît inacceptable de transiger", a annoncé lors d'une conférence de presse Alain Claeys, l'un des rapporteurs de cet avis.

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