Davide Longo, lauréat du prix « Le Point » du polar européen

Il n'a pas été facile de n'en retenir qu'un seul, parmi les huit finalistes du prix Le Point du polar européen, tous extrêmement talentueux. Mais au cours des débats enflammés menés par le jury, le titre de L'Affaire Bramard revenait obstinément. « Mélancolique », « tortueux », « magnifiquement écrit »… Chaque juré avait été marqué par l'intrigue et par le style de L'Affaire Bramard. Son auteur, Davide Longo, est italien.

Il nous avait tapé dans l'œil en 2013, lors de la sortie d'un petit bijou de noirceur passé trop inaperçu : L'Homme vertical (Stock). Un roman post-apocalyptique campé dans une Italie qui se refermait sur elle-même, au gré d'un conflit dont on ignorait les contours. Un homme devait la traverser pour mettre les enfants de sa compagne à l'abri : c'était beau, violent, terrible. Le voici enfin de retour, et en majesté, avec ce polar classique, premier tome d'une trilogie dont le deuxième sort ce mois-ci. Classique, au sens noble du terme : son héros, Corso Bramard, est un ancien flic mis au tapis par le meurtre de sa femme et la disparition de sa fille. Elles ont été victimes de l'Automnal, un tueur en série ayant pour signature de marquer le dos de ses victimes d'un entrelacs artistique d'entailles au couteau.

Une intrigue nourrie d'obsessions

Désormais enseignant, Bramard vit seul, entouré de ses fantômes, dans la campagne turinoise, pratiquant l'alpinisme comme on flirte avec la mort, lisant comme on le fait pour oublier la vie. « Des gars a [...] Lire la suite