Davantage de neige en Europe cet hiver ? El Niño pourrait affecter la météo sur le continent
En juillet, le retour du phénomène climatique El Niño a été officiellement confirmé par l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
En plus du réchauffement climatique dû aux émissions de carbone d'origine humaine, les experts ont déclaré qu'il s'agissait d'un "double coup dur" pour les conditions météorologiques.
La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) vient de déclarer qu'il y a 95 % de chances, qu'une saison El Niño modérée à forte se poursuive, jusqu'en février 2024.
Les effets les plus importants de ce phénomène météorologique ne se feront probablement pas sentir, avant l'année prochaine.
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Les phénomènes El Niño durent généralement entre neuf et douze mois, mais peuvent persister pendant des années, avec un pic entre novembre et janvier. Les scientifiques n'en connaissent pas vraiment la raison et il leur reste encore beaucoup à apprendre sur ces phénomènes météorologiques.
L'événement actuel devrait se poursuivre jusqu'en 2024 et les experts prévoient qu'il se renforcera dans les mois à venir pour s'achever au printemps de l'année prochaine.
Toutefois, en raison de la complexité des systèmes météorologiques mondiaux, il est difficile de prédire comment El Niño impactera le climat de l'Europe, au cours de l'année.
La façon dont il modifie les précipitations, les vents, les températures et d'autres schémas climatiques peut également varier en fonction de l'endroit, où l'on se trouve sur le continent.
"Les années El Niño ont tendance à se caractériser par un début d'hiver doux, humide et orienté vers l'ouest (novembre-décembre) et une fin d'hiver plus froide et plus sèche (janvier-mars) dans la majeure partie de l'Europe du Nord", explique le professeur Adam Scaife, responsable des prévisions à long terme au Met Office (Royaume-Uni).
Dans le sud de l'Europe, les conditions pourraient être globalement plus humides. "Toutefois", ajoute Adam Scaife, "il est important de noter qu'il s'agit de la moyenne de nombreux cas d'El Niño et qu'elle n'est pas suffisamment forte pour déterminer avec certitude l'issue du phénomène".
"El Niño ne fait que modifier les probabilités en faveur de ces résultats", précise-t-il.
Adam Scaife note également qu'un schéma légèrement différent est souvent observé lors des événements les plus forts, comme celui qui se développe actuellement.
En définitive, notre climat est plein de surprises. Nous n'obtenons jamais exactement ce à quoi nous nous attendons et El Niño n'est qu'un des nombreux facteurs qui influencent les conditions météorologiques, en Europe.
"Les précipitations tropicales déclenchent des vagues à l'échelle de la planète qui touchent l'Europe en hiver. Celles-ci peuvent provenir de l'Atlantique tropical ou du phénomène El Niño dans le Pacifique", souligne le professeur Adam Scaife.
D'autres influences météorologiques peuvent même perturber les schémas typiques d'El Niño. La stratosphère - la deuxième couche de l'atmosphère à mesure que l'on s'élève - peut également jouer un rôle important.
Tous les deux ans, par exemple, une rupture des vents dans cette couche atmosphérique se produit. Elle est souvent suivie d'une vague de froid, qu'El Niño soit actif ou non.
Que pourrait-il se passer en 2024 ?
Les effets de l'apparition d'El Niño ont tendance à être décalés de quelques mois.
"Il existe des effets en décalage intéressants, par exemple en Chine, où l'on s'attend à de fortes pluies de mousson estivales et à des inondations, à la suite d'un El Niño important", affirme, Adam Scaife.
Il y a également un risque accru de températures _"plus chaudes que la normale",_l'année prochaine.
La dernière fois qu'un puissant El Niño a battu son plein, en 2016, le monde a connu l'année la plus chaude jamais enregistrée. Un événement majeur à la fin de cette année donnerait de fortes chances de battre à nouveau des records de température.
Les météorologues estiment que, si les conditions sont réunies, 2024 pourrait être l'année la plus chaude jamais enregistrée, compte tenu de la hausse des températures due au réchauffement climatique. Il est à craindre que cela ne fasse franchir à la planète le seuil clé de 1,5 °C de réchauffement.
Avant même qu'El Niño ne commence en mai, les températures moyennes à la surface de la mer étaient déjà les plus élevées jamais enregistrées. Ce phénomène pourrait amplifier les conditions météorologiques extrêmes dans le monde entier.
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Qu'est-ce que l'oscillation australe, El Niño ?
L'oscillation australe El Niño (ENSO) est un phénomène de réchauffement et de refroidissement des eaux océaniques et des vents du centre-est du Pacifique. Elle alterne des périodes froides (La Niña), des périodes neutres et des périodes chaudes (El Niño). Les phases chaudes ont tendance à se produire tous les deux à sept ans.
Cependant, ce qui se passe dans l'océan Pacifique n'y reste pas. Comprendre le fonctionnement du système climatique mondial, c'est comme assembler les pièces d'un gigantesque puzzle.
Les océans interagissent entre eux et avec l'atmosphère qui, à son tour, alimente les océans. Cette interaction a une incidence sur le régime des vents et les systèmes météorologiques dans le monde entier.
Le phénomène El Niño actuel fait suite à une rare période de La Niña à triple creux qui a duré près de trois ans et s'est achevée en mars. Ces deux phénomènes ont la capacité de provoquer des événements météorologiques extrêmes. Ces dernières années, de graves sécheresses ont été observées dans le monde entier, liées à la période inhabituellement longue de La Niña.
Les recherches suggèrent que le changement climatique pourrait accentuer ces oscillations entre le chaud et le froid et les rendre plus intenses.
Selon le professeur Adam Scaife, l'effet exact du changement climatique sur El Niño est encore incertain.
"Nous sommes toutefois convaincus que les effets d'un El Niño donné sont de plus en plus marqués à mesure que le climat se réchauffe", déclare-t-il.
"Outre le fait que cet El Niño sera probablement de grande ampleur et qu'il se produira dans un climat plus chaud que jamais, nous pouvons nous attendre à des effets sans précédent", conclut-il.