D’où vient l’impression de « passer à côté de sa vie » ?

« Je suis en train de passer à côté de ma vie. » Ce soir d'automne 2021, le constat claque et s'impose à Marc, 42 ans, avec la force des évidences. Lui qui occupe un poste à responsabilité (« bien rémunéré, plutôt envié ») dans la communication, s'est « comme perdu », « oublié en chemin ». « Je croisais à peine ma femme, ne voyais plus mes enfants, m'accordais à peine une soirée libre par semaine. Est-ce que c'était vraiment la vie que je voulais mener ? La réponse était non… », confie le quadragénaire, depuis devenu consultant en free-lance.

Faute de « temps pour soi », près d'un Français sur deux (47 %) éprouverait le regret de « passer à côté de sa vie », dévoilait une enquête Ipsos, parue en 2015 (« Le bien-être : une recherche quotidienne  »). Un sentiment tel que 39 % d'entre eux ressentiraient – sans nécessairement la concrétiser – l'envie de « tout quitter » pour en changer.

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Parce qu'« ils vivent à un rythme effréné ou se sentent enfermés par des contraintes extérieures, beaucoup partagent le sentiment de suivre une ornière, de vivre comme en “pilote automatique” et de “passer à côté de leur vie” », confirme Saverio Tomasella, psychanalyste et docteur en psychopathologie.

Le spécialiste, auteur de l'essai Ne passez plus à côté de votre vie – Il est temps de vivre (Flammarion, 2021), a sondé leur malaise. Portés par une époque marquée par la réalisation de soi, « nombre d'entre [...] Lire la suite