D’après l’horloge de l’apocalypse, la fin du monde n’a jamais été aussi proche

Low angle macro view of round wall clock showing 11:55.
Olena Ruban / Getty Images Low angle macro view of round wall clock showing 11:55.

FIN DU MONDE - 90 secondes. C’est le temps qu’il nous reste avant la fin du monde, selon l’horloge de l’apocalypse, un outil préventif et symbolique créé par des scientifiques de l’ONG Bulletin of the Atomic Scientists en 1947. Son but est « d’avertir la population sur le degré d’imminence d’une destruction de notre planète à cause des technologies dangereuses fabriquées par l’homme », selon le site de l’ONG. En clair, plus l’heure se rapproche de minuit, plus le risque de notre extinction est élevé. Et ce mardi 24 janvier 2023, date de sa dernière mise à jour, l’horloge affiche désormais 23 h 58 et 30 secondes. Elle n’a jamais été aussi proche du gong.

L’horloge prend en considération les menaces nucléaires, technologiques et climatiques qui pèsent sur la planète. Lors sa dernière mise à jour, il y a deux ans, en pleine pandémie de Covid-19, elle affichait à 23 h 58 et 20 secondes. À l’époque, il s’agissait déjà de l’horaire le plus proche de minuit depuis sa création.

Mais la guerre en Ukraine et les catastrophes climatiques ont rythmé ces deux dernières années. Ces éléments nous rapprocheraient donc encore un peu plus de l’apocalypse. Selon les scientifiques, l’horloge est « une métaphore, un rappel des périls auxquels nous devons faire face pour pouvoir survivre sur notre planète ».

Les chercheurs qui établissent l’horaire de l’horloge sont « des experts et scientifiques spécialisés en technologies nucléaires et en science du climat », toujours selon le site de l’ONG. « Ils consultent également des confrères qui évoluent dans différentes disciplines et sollicitent aussi le comité des sponsors du Bulletin, composé notamment de 13 lauréats du prix Nobel », détaille le site.

Jusqu’à 17 minutes avant minuit

L’horloge a été mise à jour 24 fois depuis sa création. En 1947, la guerre froide venait juste d’éclater et le risque d’une guerre nucléaire mondiale était considéré comme élevé. Mais la pendule n’affichait alors « que » 23 h 53. En 1953, suite à la production de la bombe hydrogène par les États-Unis, l’horloge affichait minuit moins deux, d’après le site de l’ONG. Mais elle avait reculé jusqu’à 17 minutes avant minuit en 1991, à la fin de la Guerre froide.

« Nous sommes bloqués dans un moment périlleux, qui n’apporte ni stabilité ni sécurité », déclarait l’an dernier l’universitaire Sharon Squassoni, l’une des responsables du Bulletin of the Atomic Scientists, d’après un article de TF1. « L’horloge de l’apocalypse continue de planer au-dessus de nos têtes, nous rappelant le travail nécessaire pour garantir une planète plus sûre et plus saine. »

De nombreuses références à la « Doomsday Clock » existent dans la culture populaire. Dans son morceau 2 Minutes to Midnight, sorti en 1984, le groupe de heavy metal britannique Iron Maiden y fait directement allusion tout en dénonçant les politiques d’armement des différents pays. La série de comics Watchmen - une uchronie mettant en scène des super-héros sur fond de menace nucléaire - fait référence de manière répétée au nombre de minutes qu’il reste avant l’apocalypse. Stephen King mentionne aussi l’horloge dans son roman Les Tommyknockers.

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