"On est tous dévastés, brisés": la famille de Shanon, morte à 13 ans après un viol, exprime son "choc"

Shanon, une collégienne de 13 ans, a été violée début mars dans des circonstances de grande violence, qui ont entraîné sa mort après trois semaines de coma. La famille se dit "en état de choc" mais "croit en la justice".

Un calvaire et une mort qui ont plongé la famille de Shanon dans une profonde "impuissance". La collégienne de 13 ans est morte le 27 mars à l'hôpital d'Amiens (Somme) trois semaines après avoir été placée dans le coma à la suite d'un viol subi le 6 mars au domicile d'une amie de son âge à Rantigny (Oise).

Les enquêteurs travaillent pour éclaircir les circonstances du crime. Deux jeunes hommes de 18 et 19 ans étaient présents au domicile de l'amie de Shanon. Le plus âgé est soupçonné d'avoir violé l'adolescente dans un contexte très violent.

"De ce qu'on peut savoir, c'est qu'il y aurait une plaie extrêmement importante voire béante au vagin, ce qui n'arrive pas dans tous les cas de viols", explique à BFMTV l'avocat de la famille de Shanon, Frédéric Le Bonnois.

"On est tous dans l'horreur"

Auprès du Parisien, la mère de Shanon se dit "en état de choc", de même le reste de la famille, de ses proches et des personnes qui connaissaient la collégienne: "depuis le 6 mars, nous vivons dans l'horreur", confie-t-elle. Elle assure aussi croire en la justice et veut laisser "les enquêteurs faire leur travail. Nous attendons tous la vérité sur ce drame horrible".

"On est tous dévastés, brisés, une famille entière. Les proches, les camarades, on est tous dans l'horreur", a partagé à BFMTV la grande cousine de Shanon.

Selon l'avocat, les deux jeunes hommes ont été "sûrement invités" au domicile de l'amie de Shanon, sans qu'il soit possible à ce jour de déterminer "qui a contacté qui sur les réseaux sociaux".

"Elles ont dû être impressionnées par la différence d'âge, ont pu être influencées. Et c'est parti en catastrophe. Quand Shanon a été violée, son amie était dans la chambre d'à côté. Shanon est retrouvée dans une mare de sang", développe Me Frédéric Le Bonnois auprès du Parisien.

Lorsque les secours arrivent, la jeune adolescente est en arrêt cardio-respiratoire avant d'être plongée dans un coma qui aura finalement durer trois semaines. Pour la famille, ce fut "trois semaines d'espoir et d'angoisse" pendant lesquelles les médecins "tout fait, je pense, pour la sauver", selon l'avocat.

"Les obsèques auront lieu dans les jours qui viennent"

Mais le 27 mars, l'espoir est réduit à néant alors que la famille avait été prévenue que Shanon survivait uniquement grâce au dispositif de respiration artificielle. Lors du retrait du dispositif, sa respiration naturelle ne reprend pas et elle décède. Frédéric Le Bonnois précise qu'une autopsie a été pratiquée samedi mais qu'il n'a pris connaissance des résultats à ce stade. Le rapport doit être transmis dans les prochaines heures par le procureur de Senlis.

"Je pense qu'une marche blanche sera organisée", prévoit l'avocat.

"Les obsèques auront lieu dans les jours qui viennent. La famille demande le respect de sa vie intime, de sa vie privée, dans cette période de deuil", précise-t-il également, décrivant une famille "très unie" et "très digne". Une cagnotte a été créée par la famille de Shanon pour aider ses parents à financer les obsèques. Elle a récolté à ce jour plus de 15.000 euros.

Trois mises en examen

L'homme de 19 soupçonné d'avoir commis les violences contre Shanon a été mis en examen pour viol sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort et placé en détention provisoire. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle pour "viol ayant entraîné la mort de la victime", a indiqué le procureur de la République de Senlis.

"On peut quand même dès maintenant se poser la question d'actes de tortures ou de barbarie", des circonstances aggravantes, assure Me Frédéric Le Bonnois.

L'homme de 18 ans a été mis en examen pour abstention de volontaire d'empêcher un crime et placé sous contrôle judiciaire. L'amie chez qui se trouvait Shanon a elle aussi été mise en examen pour le même chef, mais bénéficie d'un contrôle allégé en raison de son âge.

Article original publié sur BFMTV.com