Les députés qui croient à la loi, et les autres

Altercations entre manifestants, soutenus par des élus, et les forces de l'ordre à Sainte-Soline, en mars 2023.  - Credit:JEROME GILLES / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Altercations entre manifestants, soutenus par des élus, et les forces de l'ordre à Sainte-Soline, en mars 2023. - Credit:JEROME GILLES / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Alors que l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH) vient d'alerter, par la voix de son patron le général Jean-Philippe Reiland, sur une hausse de 15 % des dossiers en 2023 (où l'antisémitisme se signale spécialement), le rapport d'information de l'Assemblée nationale sur l'activisme violent peut inquiéter. Publié le 15 novembre 2023, il symbolise en tout état de cause l'impasse politique que nous traversons depuis les dernières élections législatives ; on voit en effet une partie du Parlement nier sa plus intime vocation, à savoir sublimer la violence par le débat. Deux conceptions incompatibles de la vie commune s'incarnent clairement via chacun des deux rapporteurs, Jérémie Iordanoff (EELV) et Éric Poulliat (Renaissance).

Le premier part du principe que l'activisme violent n'a rien à voir avec la désobéissance civile et avec l'activisme radical… Tout simplement parce que les atteintes aux biens et à la propriété privée ne relèvent pas du champ de la violence ! Car il ne faut pas confondre « désordre » et « danger »… On convoque même le Larousse pour nous expliquer que « radical » ne fait que caractériser ce qui présente « un caractère absolu, total ou définitif » et désigne « un genre d'action ou de moyen très énergique, très efficace ». Argumentation qui produit cette phrase magnifique de bêtise : « Des activistes radicaux peuvent ainsi promouvoir un changement intégral et irréversible de société sans p [...] Lire la suite