Dépression : la piste d'un traitement aux toxines hallucinogènes de crapaud

Une substance hallucinogène sécrétée par le crapaud Colorado River Toad montre des résultats prometteurs dans le traitement de la dépression.

Un psychédélique issu du venin d’un crapaud toxique pourrait être un traitement contre la dépression et l’anxiété. Ce n’est pas la première fois que la recherche s’intéresse aux possibilités qu’offrent les psychédéliques dans le traitement de maladies mentales. Pour le moment, la majorité des travaux portait sur un récepteur à la sérotonine (5-HT2A). Mais ces nouveaux résultats, publiés dans Nature, se concentrent sur une nouvelle cible.

Du poison au traitement thérapeutique

La sérotonine est une molécule qui agît comme un neurotransmetteur dans le cerveau. Elle influe sur l'humeur et, lorsqu’elle est à un taux équilibré, est associée à l’état de bonheur. La sérotonine est aussi la cible des antidépresseurs dans le traitement de troubles psychiatriques, comme l’anxiété ou la dépression.

Lire aussiREPLAY. Twitch : les mécanismes de l'(éco)anxiété, avec Anna Beyeler

Appelés "inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine", ces médicaments ont pour but d’augmenter le niveau de sérotonine dans le cerveau. Ils font en sorte que la sérotonine reste plus longtemps dans la synapse, à la jointure entre deux neurones. Les récepteurs de la sérotonine sont alors plus stimulés.

Cette fois, l’équipe de l’école de médecine de Mount Sinai a voulu trouver une substance capable de mieux stimuler ces récepteurs. Elle s’est pour cela intéressée au crapaud Incilius alvarius.

Surnommé crapaud de la Colorado River (ou Colorado River Toad en anglais), on le retrouve aux États-Unis dans l'extrême Sud-Est de la Californie, dans le Sud de l'Arizona et dans l'extrême Sud-Ouest du Nouveau-Mexique. Lorsqu'il se sent en danger, ce crapaud toxique sécrète un poison associé à des expériences psychédéliques intenses.

Lire aussi"Arrêtez de lécher les crapauds" : la demande insolite d'un parc naturel à ses visiteurs

L’hallucinogène 5-MeO-DMT qu’il produit interagit avec un récepteur à la sérotonine appelé 5-HT1A. Après avoir examiné sa structure et modifié certains sites spécifiques, l’équipe [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi